5e partie D.I.A. - EDITION INTERNATIONALE SOMMAIRE D'ACTUALITES CONGOLAISES ASSOCIATION DE DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME AU CONGO/KINSHASA DROITS DE L'HOMME AU NORD-KIVU RAPPORT SUR L'ETAT DES DROITS DE L'HOMME AU NORD-KIVU APRES UNE ANNEE D'ADMINIST RATION PAR L'AFDL " UNE ANNEE D'ADMINISTRATION AFDL : PLUS CA CHANGE PLUS C'EST LA MEME CHOSE " 1/ EXECUTIONS SOMMAIRES Le rapport annuel 1995 de l'Azadho avait recense plus de 56 victimes d'e xecutions sommaires a Goma et ses environs immediats. Dans quasiment tous ces c as, il s'agissait d'executions par des soldats des FAZ qui demeuraient impunis. L'arrivee d'une armee dont les soldats etaient censes etre plus disciplines a apporte l'espoir de la fin de l'impunite, sinon celle des actes d'executions so mmaires. Les premieres declarations des responsables politiques du mouvement en core rebelle a Goma etaient aussi dans ce sens, meme si elles etaient en porte-a -faux avec les massacres des hutu, refugies et nationaux, qui se commettaient a u meme moment. Des mars 1997, trois mois seulement apres la prise de controle d u Nord-Kivu par l'Afdl, les premieres nouvelles sur les executions sommaires op erees par les soldats de la nouvelle armee sont venues jeter un voile sombre sur les perspectives de changement. Le 11 mars, la population de Mushabambwa, un village de la collectivite de Bwito dans le territoire de Rutshuru, est invitee a un rassemblement par des autorites militaires dont l'identite n'a pas pu etre etablie. Alors qu'ils atte ndaient un massage des nouvelles autorites, les paysans constatent qu'ils sont e ncercles par des soldats qui leur tirent dessus immediatement a bout portant. L e tableau que les rares survivants peignent du carnage est indescriptible. Des salves sont tirees sur des enfants et des femmes sans defense et les seuls survi vants sont ceux qui sont laisses pour morts. C'est le cas de Espee rajabo, 18 a ns. atteinte de deux balles a l'epaule et seule survivante de la famille Rajabo dont le pere Oscar, la mere Isabelle et les enfants Pierre et Yves sont tous tue s. Le soir du 7 avril a Goma, le jeune Joseph, 24 ans, est interpelle par une p atrouille de militaires qui lui parlent en kinyarwanda. D'apres des temoins, Jo seph aurait replique qu'il ne comprend pas cette langue et aurait demande aux mi litaires de parler en swahili. Cela aurait provoque la colere d'un des soldats qui aurait d'abord frappe Joseph tres violemment avant de lui tirer des balles q ui l'ont atteint a la poitrine et a la jambe. Conduit a l'hopital CBK par des v oisins apres le depart des soldats, Joseph devait succomber a ses blessures deux heures plus tard. Le 09 avril sur la route entre Goma et Muja, un soldat de l' Afdl abat a bout portant, et apparemment sans aucun motif, un cultivateur nomme Kamate tsongo Ndaliko, 60 ans, qui revenait de ses champs pour son domicile, av enue Lumumba quartier Murara a Goma/Office. Le 16 juillet, vers 8h30 du matin, des hommes en uniforme militaires qui n'ont pas ete identifies ont abattu, dans son lit, le nomme Mahango Ngirariho, 39 ans, a Bushagara, territoire de Nyiragon go. Le 21 juillet, dans le meme territoire, village de Bujongo, des militaires identifies comme Tutsi par des temoins ont d'abord enleve un paysan Hutu nomme B irizira, 28 ans, et l'ont ensuite abattu a la sortie du village pour des raisons demeurees inconnues. Le 23 avril a Mbongya, territoire de Beni, Mme Mbambu Rufunda est abattu e par des militaires du camp de lume pour des raisons et dans les circonstances demeurees non elucidees. Il en est de meme de Jean-Louis Kitambala, +/- 25 ans, fils d'un industriel local bien connu, et son ami Constant Bwanakawa, agent de douanes a Beni, qui ont ete tues le 24 aout par balles et a l'arme blanche par d es soldats non identifies, alors qu'ils roulaient en automobile sur la route de Beni. Mais c'est depuis fevrier et mars que l'on signalait de veritables massac res dans des localites de territoire de Beni par des soldats de l'Afdl. Au cour ant de cette periode au moins 23 personnes sont tuees dans la petite agglomerati on de 7 Kyondo et, de sources de missionnaires, enterrees dans de dosses commune s par groupes de 7 sur la place appelee Centre; plus de 150 pecheurs et membres de famille sont tues dans le village de pecheurs de Kyavinynge. Des massacres semblables ont du se produire a une plus grande echelle dans le territoire de Be ni puisque l'on signalait l'existence de fosses communes sur la route de Benegul e au sud de Beni. Dans plusieurs cas des executions sommaires ont ete commises par des sol dats pour faire respecter des " reglements " ignores par la population. Ainsi l e 19 mai, des piroguiers qui se dirigeaient vers le marche de Kituku au bord du lac Kivu sont pris pour cibles par des tirs des soldats preposes a la garde de l a maison de Monsieur Pay-Pay, ancien ministre de Mobutu, et qui avait servi de domicile a Monsieur Kabila pendant son offensive. Trois des piroguiers sont tue s sur le coup et un quatrieme est grievement blesse. On apprenait plus tard que ces soldats avaient pour ordre de faire respecter l'interdiction de circulation et d'accostage a cet endroit du lac. Quant a l'aeroport de Goma, des soldats o nt severement fait respecter l'interdiction de traverser sa piste, ce que faisai ent couramment les habitants du voisinage. C'est dans ces circonstances que le 15 juillet, deux personnes de sexe masculin dont l'identite n'a pas ete donnee, sont abattues sans sommation par des soldats preposes a la garde de l'aeroport. Le meme jour, un eleve a l'ecole industrielle de Goma, surpris en train de trav erser la piste, est tue a coups de batons. Le lendemain, 16 juillet, au meme en droit et pour les memes raisons, une femme enceinte est rouee de coups avec une violence telle qu'elle en subit un avortement involontaire avant d'en mourir ell e-meme. Des incidents mortels ont ete rapportes avec apparemment pour seule expl ication le desir de tuer. Le 21 juin, c'est une dame nommee Wivine, 25 ans, qui est sommairement executee par des soldats de l'Afdl qui s'etaient introduits a uparavant a son domicile, avenue des Aviateurs au quartier Virunga I ou une bal le lui a ete logee dans la tete. Les temoins signalent que les soldats auteurs de ce meurtre n'avaient commis aucun vol dans la maison, aucun viol ni tout autr e acte de violence sur leur victime qui ne les connaissent apparemment pas. Plusieurs executions sommaires ont ete signalees a l'occasion de pillage s de magasins ou de domiciles par des militaires. Les gardiens des entrepots et magasins en ont ete le plus grandes victimes. Le 14 juin, Buingo Roger, 48 ans , sentinelle aux entrepots de la VAC a l'aeroport de Goma, est tue a coups de ma ssue a la tete. Des temoins ont identifie les agresseurs comme etant des solda ts preposes a la garde de l'aeroport. Le 4 septembre vers 20h00, c'est le nomme Benjamin, garde aux magasins " Mama Elodie " a Goma/Birere, qui est abattu a bo ut portant par des militaires qui ont aussi tue la sentinelle d'un magasin voisi n, " Maison Savco ", avant de voler dans les deux magasins. Les domiciles prive s n'etaient pas epargnes. Au cours d'un incident particulierement violent surv enu le 9 juillet vers 22h00 sur avenue Mukoto n? 35 a Goma/Mabanga, domicile de Kakule Kyaviro Mwendapote, 38 ans et 9 enfants, ? militaires de l'Afdl qui tenai ent toute la famille en respect et exigeaient de l'argent, se mettent a tirer po ur appuyer leur demande. L'un d'eux abat d'une seule balle la fille Jose Kyavir o, moins de dix ans, pour faire taire ses cris. Kakule Kyaviro, qui a un geste de detresse vers le corps de sa fille, est aussitot crible de balles qui l'attei gnent a la poitrine et aux reins. Il en mourra six jours plus tard a l'hopital general de Goma. Son epouse, atteinte aussi, n'a pas pu assister aux obseques p uisqu'elle gardait encore le lit d'hopital. L'Azadho/Beni signale un autre inci dent survenu le 30 aout a Kasanga, petite localite situee a 5 Km de Beni. Un ve ndeur local, Mumbere Pulende, arrete par deux militaires de l'Afdl qui lui deman daient de l'argent, a reussi a leur echapper et a e refugier dans une maison voi sine. Quelques instants plus tard, les deux militaires ont ouvert le feu sur la porte de la maison et a l'interieur, tuant Mumbere et le proprietaire de la mai son, Muhindo, plus de 50 ans, avant de fouiller leur corps et d'emporter tout l' argent qu'ils avaient. Il a ete aussi signale des executions sommaires a charge de la police. L'Azadho/Walikale a recueilli de nombreuses plaintes de victimes et en a vaineme nt saisi le sous-detachement local de la police nationale. L'incident le plus t ragique s'est deroule le 1er septembre, lorsque cinq agents de police, apparemme nt munis d'un mandant judiciaire, ont interpelle le nomme Muliro Lisani dans la localite de Ihimbi. D'apres des temoins, la victime a ete tabassee et sa maiso n pillee par les policiers; leur chef, le sergent Tabu, a ensuite ordonne qu'il soit tue, ce qu'un policier a immediatement fait en lui tirant une balle dans la tete. .../... ________________________________________________________________________________ __________ AGENCE DE PRESSE D.I.A. (Documentation et Informations Africaines) B.P. 2598 KINSHASA 1 - Directeur-Editeur Responsable : Pere VATA DIAMBANZA s.j. Tel. : +243-12-33197/+1-212-3723598 Fax : +243-12-33196/+1-212-3723598 E-MAIL : BOBOPT@KINPOST.CCMAIL.COMPUSERVE.COM D.I.A. - EDITION INTERNATIONALE DOCUMENT D.I.A. 19 decembre 1997 41e annee AFRIQUE ADRESSE DE MONSEIGNEUR MONSENGWO AU SYNODE AMERICAIN Voici le resume du discours de Mgr Laurent Monsengwo Pasinya archeveque de Kisan gani et president du Symposium des Conferences episcopales d'Afrique et Madagasc ar au Synode des eveques pour l'Amerique. " Le Synode special pour l'Afrique fut convoque par le Saint-Pere " dans le but de favoriser une solidarite pastorale organique dans tout le territoire africain et les ?les adjacentes " (EIA, 5). L'assemblee synodale etudia en profondeur les differents aspects du theme que le Saint-Pere lui avait assigne sur " L'Eglise en Afrique et sa mission evangelisa trice vers l'An 2000 " : " Vous serez mes temoins ". (Act 1,8). Les Peres synod aux parcoururent les question touchant l'evangelisation, l'inculturation, le dia logue, la justice et la paix, les medias. Ce synode qui se voulait Synode de la Resurrection et Synode de l'Espera nce (EIA, 57), prit l'option fondamentale suivante : La nouvelle evangelisation, qui sera " centree sur la rencontre avec la personne vivante du Christ " (EIA, 57), aura desormais pour finalite d'edifier l'Eglise-famille de Dieu, afin que l es familles chretiennes d'Afrique deviennent des " Eglises domestiques " et les societes africaines des societes-famille (Cfr EIA, 85). Edifier une Eglise-fami lle de Dieu, a l'image de la famille trinitaire, c'est remonter a la source de l a communion avec le Pere, dans le Christ, par l'Esprit. Il est heureux et encourageant de constater qu'en depit des conditions h istoriques, politiques et socio-culturelles differentes, nos deux Assemblees syn odales partagent les memes preoccupations et inquietudes pastorales; nouvelle ev angelisation, centralite du Christ, communion, solidarite, justice et paix, nouv el ordre economique et probleme de la dette, la corruption generalisee ... Cette concordance de vues pastorales nous conduit au coeur du monde cont emporain caracterise par la civilisation planetaire, la mondialisation, la globa lisation accentuee par l'informatique. A monde globalise et a problemes globali sants, solutions pastorales globales : collegialite affective oblige ! Venons-en au probleme de l'ordre economique mondial. C'est un constat, en effet, que l'ordre mondial actuel a pour consequence que, au sein des nations comme dans les relations internationales, les riches deviennent toujours plus r iches et les pauvres sans cesse plus pauvres. C'est que le systeme est vicie : il faut le reformer. D'autant que, contrairement aux postulats communement affi rmes, la loi du marche (offre et la demande) ne fonctionne pas a partir des seul s mecanismes economiques : les equilibres entre l'offre et la demande sont en fa it souvent plus negocies que spontanes. Ils relevent bien souvent de la volonte politique et non des mecanismes economiques du marche. Puisque d'une part l'economie est pour l'homme et non pas l'homme pour l 'economie et que; d'autre part, l'economie fait partie de l'agir humain (actus humani), elle est subordonnee aux critere de moralite. Il est temps que la mora le et l'ethique viennent au secours de l'economie. Il faut en economie reaffir mer le primat de l'homme sur le profit. Un autre domaine ou la morale doit inte rvenir est celui de la dette publique des Nations. Il est, en effet, moralement inadmissible que des credits alloues a des pays en voie de developpement, detou rnes et renvoyes dans des comptes prives a l'etranger, recycles ensuite dans les circuits bancaires et economiques, soient consideres comme une dette imputable non pas aux detourneurs eux-memes pourtant connus, mais au peuple qui n'es a auc unement beneficie. Celui-ci est par consequent doublement victime. Somme toute , on prime le vice et la corruption. A ce sujet, le Pape Jean-Paul II affirme a juste raison : " Je souhaite vivement que les organisations internationales et des personnes integres des pay s africains et d'ailleurs sachent preparer les moyens juridiques de faire rentre r ces fonds indument detournes ". (EIA,113). 19 decembre 1997 D.I.A. Cette question ne peut etre maitrisee et resolue qu'en la regardant d'e n haut : c'est le secret de Dieu. Au contraire des deux fils de la parabole de l'enfant prodigue, regardons et decouvrons le Pere, si nous voulons decouvrir n os freres. Sans doute notre monde a-t-il besoin de plus de ZACHEE, assoiffes de voir le Christ, de la voir d'en haut et de le rencontrer, de l'accueillir pour se convertir et s'engager dans une demarche resolue de reparation des injustices commises. Dans cet ordre d'idees, nous souscrivons a la requete du Saint-Pere appu yee par plusieurs Peres synodaux concernant la reduction sinon la remise de la d ette publique des pays les plus pauvres, a l'occasion du Grand Jubile de l'An 20 00 ". + Laurent MONSENGWO PASINYA Archeveque de KISANGANI. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO SERVICE D'ANIMATION COMMUNAUTAIRE DU MONDE MEILLEUR Kinshasa, le 19 decembre 1997 - (D.I.A.) - Le Groupe promoteur (G.P.) du Servic e pour un Monde Meilleur, province ecclesiastique de Kinshasa, a vecu sa Convive nce provinciale ordinaire au centre d'accueil des freres des Ecoles Chretiennes du 8 au 12 decembre 1997, a Ma Campagne/Kinshasa. 15 participants au total vena nt des dioceses de Kenge, Kikwit et Kinshasa ont reflechi sur la vocation et la mission du G.P. dans l'Eglise et dans le monde. L'occasion a ete donnee aux me mbres venant de trois dioceses d'evaluer leurs activites en rapport avec le plan du G.P. national. Pour un meilleur encadrement et fonctionnement de ce groupe provincial, Monsieur Hilaire Mukamba Tshangy a ete confirme coordinateur provincial apres un long discernement. La convivence s'est terminee avec une programmation system atique des activites jusqu'a la prochaine convivence nationale prevue pour le mo is d'aout 1998. La convivence provinciale n'a pas eu l'occasion d'approfondir les deux projets sur le PRPI (Projet du Renouveau Paroissial Inculture). La prochaine co nvivence prevue pour l'annee 1998 s'attelera a approfondir ces deux projets. Le s organisateurs precisent par ailleurs que le present article tient lieu de seul communique a prendre en compte sur les travaux. L'article publie dans le bulle tin D.I.A. du 15 decembre 1997 sur cette meme convivence n'est pas a considerer. CONGO LE GOUVERNEMENT APPELLE A UNE ENQUETE SUR " LE GENOCIDE " Brazzaville, le 19 decembre 1997 - (D.I.A.) - Le Congo-Brazzaville a appele a un e enquete menee par quatre organisations internationales des droits de l'homme s ur les conflits civils dans le pays en 1993 et en 1997. Le porte-parole du gou vernement, Francois Ibovi, a indique que la Cour internationale de justice, Amne sty International, Human Rights Watch et la Commission africaine des droits de l 'homme et des peuples devraient deployer des missions a Brazzaville " afin de fa ire l'inventaire de l'etendue des degats materiels et humains ". Le dirigeant militaire, Denis Sassou Nguesso, a decrit comme un " genoci de " les affrontements de 1993 entre des milices rivales apres la victoire elect orale contestee de Pascal Lissouba, ainsi que les evenements lies a l'eviction d e Monsieur Lissouba lors des sanglants combats cette annee. Monsieur Sassou Ng uesso, President de la Republique, a declare que le genocide ne resterait pas im puni. ________________________________________________________________________________ __________ AGENCE DE PRESSE D.I.A. (Documentation et Informations Africaines) B.P. 2598 KINSHASA 1 - Directeur-Editeur Responsable : Pere VATA DIAMBANZA s. j. 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