DE L'AFRIQUE VERS LE MONDE

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ASSASSINAT DU PRESIDENT LAURENT-DESIRE KABILA : A KIKWIT FUSILLADES ET
VOLS PAR DES ELEMENTS DE LA GARNISON MILITAIRE

Kinshasa, le 12 février 2001 - (D.I.A) - La commission Justice et Paix
du diocèse de Kikwit indique dans le tout premier numéro (65) de
l'année 2001 de son feuillet ou bullletin de liaison que lors de
l'assassinat du chef de l'Etat Laurent-Désiré Kabila la population,
dans son ensemble, a réagi dans le calme. Dans l'éditorial de son
feuillet  consacré à cet événement la commission Justice et Paix de
Kikwit a cependant signalé que dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18
janvier 2001 des éléments ou membres de la garnison militaire de la
place se sont livrés à des actes tels que  des fusillades et des vols.
L'on a déploré un mort et des dégâts  non autrement expliqués.
La commission Justice et Paix du diocèse de Kikwit (sud-ouest du
Congo/Kinshasa) espère que les auteurs de ces actes seront punis de
manière exemplaire, de sorte que pareils agissements ne se
reproduisent  plus jamais. Le bulletin de liaison de la commission
révèle le cas de la mission de Yezu Nguluzi où, lors des actes de
violence commis par des soldats indisciplinés, la communauté de la
providence a été attaquée avec la complicité de quelques jeunes du
quartier.

- Le général-major Joseph Kabila au pouvoir : la décision la  moins
mauvaise
Dans son bulletin de janvier 2001 la commission Justice et Paix de
Kikwit donne sa position sur l'avènement de Kabila fils à la tête du
Congo/Kinshasa. "Certes, estime la commission, nous ne sommes pas dans
un règime monarchique; mais sans doute cette décision est-elle la
moins mauvaise, étant donné le vide juridique laissé par le décret-loi
du 3 juillet 1997, qui n'a pas prévu la succession en cas de décès ou
d'incapacité du président. Il fallait certainement  parer au plus
pressé, pour éviter une guerre civile. Tout dépend maintenant de la
manière dont le nouveau président gérera la situation, pour conduire
le pays vers la démocratie, et de l'attitude de l'opposition et de la
communauté internationale". Parmi les activités de la commission est
signalée la dernière réunion mensuelle tenue le 17 décembre 2000  et
regroupant 11 paroisses et sous-paroisses autour du noyau à Ste-Marie.
Après échange sur la question de la prime scolaire allouée aux
enseignants,  prime à la base de la déperdition scolaire, a été
instaurée, sans que cela soit la position de la commission, l'idée de
la pédagogie de libération. Des cours d'alphabétisation seront assurés
4 fois par semaine l'après-midi, la campagne en leur faveur devant
être menée au niveau des médias. A la faveur de la restitution du
séminaire organisé à Kinshasa sur "Evaluation des actions pour la
recherche de la paix en République Démocratique du Congo", il a été
rappelé ces réalités politiques  que connaît le pays :  la dispersion
de la  société civile, le musellement de l'opposition non armée,  la
division des Eglises et de l'opposition armée, cette dernière étant
placé sous la botte de ses parrains et des agresseurs du pays. La
communication pour la surveillance épidémiologique dont le bulletin de
la commission diocésaine Justice et Paix donne un écho présente les
urgences dans ce domaine sur le territoire ecclésiastique de  Kikwit.
Il s'agit pour les acteurs de parler de cette surveillance selon toute
opportunité profitable,  de sensibiliser sur l'hygiène du milieu,
d'organiser des visites à domicile et des cours d'hygiène et de
programmer des conférences dans ce domaine dans les langues locales.
(D.I.A)

GUINEE-CONAKRY

UN MISSIONNAIRE XAVERIEN LANCE UN APPEL EN FAVEUR DES REFUGIES SIERRA-
LEONAIS DESIRANT RETOURNER CHEZ EUX

Conakry, le 12 février 2001 - (D.I.A.)- " La seule solution
envisageable est d'ouvrir les frontières avec la Sierra Leone en des
points précis et permettre à ces personnes de rentrer dans leurs pays,
même à pied. Bon nombre d'entre elles désirent y retourner, surtout
depuis que la situation a dégénéré ici en Guinée", a déclaré à
l'agence missionnaire Misna le père Pietro Lazzarini. Ce missionnaire
xavérien travaille avec les réfugiés sierra-leonais et libériens au
sud de la Guinée. Ceux-ci sont environ 300.000. Ces personnes ne
peuvent ni manger convenablement ni  recevoir des soins médicaux à
cause des affrontements qui opposent  les militaires guinéens aux
rebelles venus de la Sierra Leone et du Liberia voisin. Depuis le mois
de décembre 2000, les réfugiés ne bénéficient plus des services du
personnel humanitaire, celui-ci s'étant retiré de la zone à la suite
de violentes attaques dans les grandes villes du sud. Vu la situation
dans cette partie, il avait été proposé de déplacer les 300.000
personnes vers le nord. Ce que le père Lazzarini juge impensable, le
nombre étant trop grand. " Deux journées de voyage sont nécessaires
pour atteindre Conakry et un pont aérien est trop difficile à mettre
en place", a indiqué le missionnaire xavérien. (D.I.A.)

RWANDA

LA CLOTURE DU CENTENAIRE D'EVANGELISATION : EST CE LE DEBUT DE LA
NORMALISATION DES RELATIONS ETAT-EGLISE ?

Kigali, le 12 février 2001 - (D.I.A.)- L'Eglise catholique qui est au
Rwanda vient de clôturer la célébration de ses 100 ans
d'évangélisation. Le gouvernement de Kigali, dont les relations avec
l'Eglise ont souvent été tendues,  était valablement représenté  à la
cérémonie qui s'est déroulée au stade Amahoro (Paix) dans la première
ville rwandaise. Ont pris part à l'Eucharistie présidée par le
cardinal français Etchegaray, l'envoyé spécial du pape, les membres de
l'exécutif et les députés ainsi que l'épouse du président Paul Kagame.
Celui-ci est en voyage aux Etats-Unis d'Amérique. Le gouvernement
rwandais a, rapporte l'agence vaticane Fides, déclaré le 8 février,
jour de l'arrivée du premier groupe des missionnaires d'Afrique (pères
blancs) au  pays des mille collines, fête nationale. N'est-ce pas là
un signe d'accalmie et d'ouverture, s'interrogent plus d'un
observateur? Ce vendredi 9 février, l'envoyé  du pape qui est venu "
partager l'immense, l'invincible espérance dont témoignent les
Rwandais", a rencontré le premier ministre rwandais Bernard Makusa.
(D.I.A.)

ANGOLA

MGR DAMIAO FRANKLIN REMPLACE LE CARDINAL ALEXANDRE DO NASCIMENTO A LA
TETE  DE L'EGLISE QUI EST A LUANDA

Luanda, le 12 février 2001- (D.I.A.) - Mgr Damiao Franklin est le
nouvel archevêque de Luanda, en remplacement du cardinal Alexandre do
Nascimento qui, il y a un an (il est né en 1925), a accompli 75 ans
d'âge. La nouvelle a été annoncée et rendue publique le jeudi 8
février 2001, en début d'après-midi, au palais archiépiscopal de la
capitale angolaise, après la communion et la célébration festive du
cardinal et de ses auxiliaires avec les directeurs diocésains et les
supérieurs religieux. Mgr Damiao Franklin était jusqu'à ce jour le
premier auxiliaire de l'archidiocèse de Luanda et recteur de
l'université catholique d'Angola, assurant beaucoup d'autres charges à
caractère administratif et pastoral, dans le pays comme au niveau de
l'Association des évêques d'Afrique australe (IMBISA). (De notre
correspondant occasionnel père Joao Caniço, sj.)

DE QUOI LIRE…

" REGARD SUR LES ŒUVRES CARITATIVES ET SOCIALES DE DEVELOPPEMENT AU
SEIN DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO " :
Monsieur Bruno Miteyo Nyenge est bien placé pour réaliser cette
brochure (près de 125 pages), quand on tient compte du fait qu'il va
bientôt accomplir vingt ans de carrière professionnelle au service de
l'Eglise catholique.  L'auteur a œuvré à la tête d'un centre de
développement communautaire intégré et d'une commission diocésaine des
œuvres sociales caritatives et de développement.  Présentement M.
Bruno Miteyo Nyenge, docteur en médecine vétérinaire, est affecté au
sein de Caritas-Développement Congo à Kinshasa. La brochure est
publiée aux éditions L'arc-en-ciel (B.P. 8425, Tcl 8804988) et elle
est préfacée par Mgr Louis Nzala, évêque de Popokabaka et président
de la commission épiscopale de Caritas-Développement.  La publication
de M. Bruno Miteyo Nyenge comprend 7 chapitres, dont le premier est
consacré à la pastorale sociale en général.  Le deuxième chapitre
présente la commission épiscopale Caritas-Développement à travers  son
historique, son fonctionnement, sa réforme en 1993, les attributions
du secrétaire national. Le troisième chapitre de la brochure a trait
aux services sociaux et aux bénéficiaires de divers programmes : aide
caritative, santé, auto-promotion.  Le quatrième chapitre se rapporte
à l'équipe exécutive, sa structure et ses niveaux national et
diocésain.  La gestion des ressources constitue la matière qu'aborde
le cinquième chapitre à travers des sujets tels que la structure
organisationnelle, l'évaluation du rendement du personnel, la
comptabilité et les finances.  Le sixième chapitre se rapporte au
partenariat et il est le plus fourni de la publication.  Les questions
soulevées sont celles des caractéristiques d'un bon partenariat, des
obstacles à un partenariat fécond, du partenariat Nord-Sud, du degré
des partenariats et des choix des partenaires.  Il y est aussi
question des organisations catholiques du Nord au service des Eglises
locales, du partenariat Sud-Sud, des relations au sein du diocèse,
avec l'évêque, avec le clergé, l'économat général.  Dans ce même ordre
d'idées sont abordés des sujets ci-après : la contribution des projets
sociaux à l'économie du diocèse, le partenariat avec les ONG locales,
l'émergence des ONG. Le dernier chapitre de la brochure est intitulé
l'auto-financement des organisations sociales et caritatives.  Parmi
les points abordés on relève l'éducation au travail productif,
l'analyse du milieu et le choix d'activités, la quête et la collecte
des fonds, la subvention des partenaires, les crédits bancaires et la
participation aux actions.  " Il apparaît clairement aujourd'hui, note
M. Bruno Miteyo Nyenge en concluant son livre, que chaque diocèse ou
chaque organisation de développement doit concevoir et développer sa
propre politique de développement et sa propre philosophie de travail,
indépendamment des injonctions extérieures parfois pernicieuses, en
tenant compte de ses problèmes et de ses besoins réels. " (D.I.A.)