DE L'AFRIQUE VERS LE MONDE REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO APOSTOLAT CULTUREL DES JESUITES A KINSHASA : EXPOSITION D'ART D'INSPIRATION CHRETIENNE Kinshasa, le 10 janvier 2001 - (D.I.A.) - La fin de l'année 2000 a été marquée chez les pères jésuites qui sont à Kinshasa en charge du collège Boboto par une activité culturelle significative pour ce qui est de leur apostolat culturel. Du 16 au 31 décembre 2000 s'est tenue au Centre Culturel Boboto (CCB), attenant au collège, une exposition d'art d'inspiration chrétienne, que les organisateurs ont aussi voulu situer dans le cadre du Jubilé des artistes. L'apostolat culturel des jésuites de la communauté Boboto s'exprime notamment grâce à la galerie d'art de ce centre. Celle-ci expose et met en vente des objets d'arts et artisanaux. Elle rend ainsi service à quelque 200 artistes et artisans, qui en ce temps de crise, éprouvent des difficultés à vendre leur production. La galerie jouit d'une réputation favorable auprès du public étranger résident ou de passage à Kinshasa. Les œuvres exposées (sculpture et tableaux) avaient été sélectionnées par un jury compétent. Les exposants étaient des artistes qui soit jouissent déjà d'un certain renom, lauréats de concours ou professeurs d'Académie de beaux arts, soit sont des jeunes talents méritant d'être présentés au public dans une manifestation de ce genre.. - Variété d'inspiration et de styles L'exposition a constitué, de l'avis de nombreux visiteurs, un régal et pour l'œil et pour l'esprit, tant la variété d'inspiration et de style était remarquable, dans un ensemble relativement modeste. Le public a admiré en particulier les grattages de l'artiste Mulamba, qui fut en 1998 le lauréat du concours Missio (Allemagne), ce qui lui a valu de pouvoir illustrer le calendrier de l'an 1999. L'artiste Kuku était représenté par plusieurs tableaux dont un "Christ, Roi Universel" à dominante bleue. On a relevé d'autres oeuvres attrayantes, parfois audacieuses du point de vue formel, comme le "Sang de purification" de Katembwe, une "Descente de la Croix" de Kayamba, une Pentecôte à dominante rouge de Clovis Malala, ou un "Voile de Véronique" de Mampuya. Mais la richesse était telle qu'il est difficile de tout citer. Les sculpteurs étaient représentés notamment par le professeur Makala Mbuta avec un bel ensemble d'une croix en laiton et de deux candélabres dont les pointes en laiton sont serties dans un bloc sculpté en bois d'ébène. Mais il faut citer surtout l'artiste Mpongo qui réussit des moulages très expressifs en plastic avant de couler en bronze des figures qui rappellent le style élancé du célèbre sculpteur italien Giacometti. On a remarqué en particulier un crucifix en bronze portant à la place du Christ uniquement deux mains clouées sur la croix. L'artiste inspirée l'a nommé " La paix crucifiée ". Depuis les pillages des années 1990, la galerie du Centre Culturel Boboto attire un nombre réduit des clients. Cette unité qui était considérée comme le gagne-pain de nombreux artistes et artisans du lieu ne travaille plus à plein régime. Les mécènes lors du bon vieux temps étaient les représentants étrangers des ONG, les sociétés importantes de la place et les banques. Aujourd'hui quelques ministères seulement sont les acheteurs des produits que proposent la galerie et l'exposition du genre que vient d'abriter le CBB. Aujourd'hui se vendent surtout de petits objets d'art à offrir par exemple comme cadeaux à des intimes, à des connaissances et aux enfants. Le bijoutier Sosolo est installé juste à l'entrée de la salle d'exposition. Il compte des références sûres parmi ses acheteurs, dont un certain Richardson, diplomate américain venu à Kinshasa négocier avec M. Mobutu, aux dernières heures de la chute de son régime et avant l'entrée de l'actuel homme fort de la République Démocratique du Congo, M. Kabila. Le père jésuite André Cnockaert, responsable du CBB et organisateur de l'exposition, conscient des difficultés que rencontre l'art congolais au vu de ses possibilités limitées en matière d'exposition et de vente, ne se sent pas du tout découragé. Le religieux espère qu'un jour une structure de coopération en termes de ce que l'on appelle ailleurs " magasins du Tiers monde " pourra servir de relais aux promoteurs et aux protagonistes de l'art congolais pour mieux assurer à l'étranger l'écoulement de la production. (D.I.A.) ZAMBIE TROISIEME MANDAT POUR LE PRESIDENT CHILUBA : PROTESTATION DES RESPONSABLES DES EGLISES CHRETIENNES Lusaka, le 10 janvier 2001 - ( D.I.A.) - Plusieurs membres dirigeants du parti au pouvoir en Zambie, le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD en sigle anglais), ont lancé l'initiative pour un changement de la constitution, afin de permettre au président Frederick Chiluba de briguer un troisième mandat. Selon la constitution zambienne, un président ne peut pas se représenter pour un troisième mandat, alors que celui du président actuel court jusqu'au mois d'octobre 2001, date de prochaines élections présidentielles et générales. A l'encontre de cette disposition trois membres du ministère de l'Agriculture viennent de publier une déclaration commune dans laquelle ils demandent que le président Chiluba soit autorisé à se présenter une troisième fois. Les ministres régionaux de cinq des neuf provinces du pays - du Nord, de l'Ouest, de Copperbelt, de Luapula et de l'Est - ont organisé des rassemblements et des marches pour soutenir l'appel. En rapport avec cette agitation, les responsables des Eglises chrétiennes à l'œuvre en Zambie ont vivement réagit en ne ménageant pas leurs critiques concernant cette démarche pour le moins suspecte de quelques membres du gouvernement et des membres du MMD députés au parlement zambien. Le clergé catholique a notamment critiqué la campagne menée à travers la nation pour permettre au président Chiluba de briguer un troisième mandat. Le secrétaire général de la Conférence épiscopale zambienne, Ignatius Mweve, déplore ces engagements inconsidérés qu'il considère comme contraire à la constitution.. " Nous devons respecter la constitution, a-t-il déclaré. Le fait est que le président Chiluba a accompli deux mandats. Ceux qui font campagne pour qu'il reste président cherchent en réalité à protéger leurs emplois ". De son côté, le père Joe Kamakoma, secrétaire exécutif de la commission catholique " Justice et paix ", a aussi critiqué la campagne en faveur du président Chiluba. A ses yeux " ces gens montrent un mépris évident de la démocratie. Pour eux, la constitution n'est qu'un morceau de papier, qu'ils peuvent changer à leur guise. Ils se moquent de la loi ; c'est qu'ils veulent c'est tout régler sur leurs volontés politiques ". Le directeur exécutif de la communauté évangélique de Zambie, Tomas Lunda, est catégorique. Pour cet homme d'Eglise, il est moralement et politiquement inacceptable que les membres du parti au pouvoir lancent des appels pour un troisième mandat bafouant ainsi la constitution. Thomas Lunda souligne que le pays commettrait " une erreur s'il permettrait de telles choses." " En tant que responsables d'Eglise, a- t-il indiqué, nous ne soutenons pas cette initiative. Les cadres du MMD enfreignent la constitution ". L'évêque John Mambo, responsable régional de l'Eglise de Dieu en Afrique centrale, estime pour sa part, que le président Chiluba " ne va pas s'abaisser et se soumettre aux désirs de ses membres " en acceptant de changer la constitution. Le chef de l'Etat zambien avait précédemment reconnu qu'il ne briguerait pas un troisième mandat présidentiel. Depuis ce remue- ménage il garde un silence étrange que d'aucuns interprètent comme une approbation tacite. Le chargé de l'information du MMD a annoncé une rencontre des cadres du parti en vue " d'examiner la question et décider de la marche officielle à suivre ". Jerry Rawling au Ghana placé dans la même situation, avec deux mandats accomplis, a opté pour le respect de la constitution. (D.I.A.)