DE L'AFRIQUE VERS LE MONDE REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ABBE NYEME TESE, PRESIDENT DE L'AMOCO : 21e SIECLE, NOUVELLE CHANCE AU PLAN NATIONAL POUR COUPER NET A UNE ACCUMULATION D'ECHECS Kinshasa, le 19 janvier 2001 - (D.I.A.) - L'abbé Adalbert Nyeme Tese, président de l'Association des moralistes congolais (Amoco), se sent interpellé par l'avènement du 21e siècle, au seuil de l'entrée de l'humanité au troisième millénaire. Au cours d'une interview ce jeudi 11 janvier 2001 à Kinshasa, le prêtre, qui est aussi le recteur de l'Université (catholique) du Kasayi (UKA), a fait savoir à un journaliste de l'agence D.I.A. qu'au plan national ce nouveau 21e siècle offre ou constitue une nouvelle et énorme chance donnée aux Congolais et aux Congolaises pour qu'ils coupent court avec tout un tas d'échecs enregistrés les décennies passées. Le président de l'Amoco a indiqué les raisons connues de ses compatriotes qui ont empêché le redécollage du pays au moment où l'homme moderne raisonne en termes d'universalité : égoïsme, paresse, manque de perspicacité, etc. Il a noté que les Congolais et les Congolaises ne font pas preuve d'agressivité commerciale, acceptant la marginalisation et l'absenteïsme au plan des idées et de la politique. " Ce nouveau siècle, a relevé l'abbé Nyeme, est celui où nous devons nous ressaisir, où nous allons procéder à un sursaut d'orgueil en prenant la résolution suivant laquelle ce millénaire commençant nous appartient. " L'essentiel des déclarations de cette interview accordée par l'abbé président de l'Amoco au journaliste de D.I.A. se résume comme suit. Il faut promouvoir chez les fils et filles du Congo/Kinshasa la paix et l'esprit du travail. D'autres pays dans le monde par leur seule volonté d'atteindre un niveau appréciable se sont mieux positionnés et se sont dotés d'une âme incarnant leur idéal. Les Congolaises et les Congolais sont appelés à suivre leur exemple, en se montrant consciencieux. Ceux-ci n'ont pas de balise et ils ont besoin des tels repères durant ce nouveau siècle, sans oublier, la bonne dose de sagesse et de dynamisme, pour se positionner comme les autres qui ont réussi dans ce sens. - La solution à la crise actuelle viendra de tous les Congolais Contrairement à une opinion très répandue en République Démocratique du Congo (RDC) la paix n'est pas seulement une affaire des politiciens et des forces armées, mais aussi et surtout celle du peuple tout entier. Le combat de l' Amoco et de tous les membres de la société civile doit donc être celui de la mobilisation de toutes les forces vives de la nation afin de les amener à s'assumer. L'idée d'un front commun intérieur en vue de réussir Libreville II est de ce point de vue une perspective intéressante. Le besoin de se mettre ensemble pour penser et repenser les voies et moyens de sortir du chaos actuel est manifestement ressenti aujourd'hui par l'ensemble du peuple congolais. C'est le cas plus particulièrement des compatriotes de l'intérieur qui sont considérés comme des laissé- pour -compte. - Retour aux anti-valeurs du régime déchu L'Amoco affirme et redit que la R.D.C. a tout pour ne pas connaître son sort actuel. Malheureusement la dynamique de folles dépenses, des enrichissements décriés lors de la deuxième République se manifestent encore. En son temps la Conférence Nationale Souveraine (CNS) a donné des stratégies montrant qu'avec celles-ci la R.D.C. est à même de vivre autrement, si, comme c'est le cas à présent, elle fait, prévaloir son unification et l'avènement de la paix, préoccupations écartant toute idée de balkanisation. Toutefois en l'état actuel du pays, la façon de gérer le patrimoine commun (notamment le cas du diamant), les taxes multiples et coûteuses ne convainquent pas la population congolaise sur ses retombées positives dans le trésor public, l'idée de l'affectation de ces ressources au profit des poches de certains individus haut placés étant de plus en plus partagée. - Eglises de réveil, opium du peuple ? La philosophie du Congolais et de la Congolaise est présentement celle du fameux " Aide-toi et le ciel d'aidera ! " Le salut réside désormais dans le secteur informel. Dans un tel contexte socio-économique, la non maîtrise du phénomène des Eglises de réveil et des sectes amène tout droit le pays vers la menace de l'instauration de la loi du moindre effort. Chacun, ayant démissionné de ses responsabilités, se met alors à penser que toutes les solutions aux problèmes du pays ne viendront que de Dieu. Si les Congolais et les Congolaises ne prennent pas garde, des déviations désastreuses les environnent déjà de ce côté, faisant de la religion un facteur de démobilisation sociale et politique. - Pas d'avenir pour la R.D.C. en dehors de la morale L'Amoco est toujours en action dans un tel contexte à plusieurs facettes. Elle ne renonce pas totalement à sa méthode d'antan consistant à organiser des weeks-ends, des séminaires et à publier des déclarations importantes. Elle agit désormais à partir de petites communautés, notamment dans la capitale du pays où elle dispose d'un bureau et d'une agence d'information et de prévention du Sida et des infections sexuellement transmissibles. A Kananga, siège de l'université (UKA), l'Amoco agit grâce à des noyaux à la base, leur insufflant son message habituel se résumant par ces mots : sans la morale, sans l'éthique, la société congolaise n'a pas d'avenir. Après tant d'années de lutte couronnée par la reconnaissance du primat de l'éthique dans le nouveau projet de société adopté par la CNS, l'Amoco a parfois l'impression de prêcher dans le désert. En effet, la plupart des maux décriés lors de la deuxième République semble revenir au galop. Mais l'association ne baissera pas les bras pour autant. - Amoco : La classe politique est-elle animée d'une véritable volonté de changement ? Le changement politique intervenu en RDC depuis le 17 mai 1997 a suscité beaucoup d' espoir au sein de la population. Au point où on en est, on ne peut s' empêcher de se poser cette question angoissante : la classe politique actuelle est-elle animée d'une véritable volonté de changement politique ? Tout semble indiquer qu'une action de conscientisation de notre classe politique est plus qu'urgente et nécessaire. L'Amoco consacrera très prochainement une série de rencontres de réflexion sur des thèmes comme " Quelle diplomatie pour la RD Congo dans le contexte de la guerre ? " " Qui veut la paix prépare la paix ". Ces rencontres seront plus destinées aux acteurs politiques. Le peuple congolais doit impérativement sortir de la logique des armes, source de haine et de mépris entre Congolais. Pour envisager un avenir digne de ce nom en faveur de la population congolaise le sens du travail productif est à remettre à l'honneur, afin que chacun sache dans ce pays que le développement ne peut être obtenu que par la sueur de son front. Il est regrettable d'observer que l'économie congolaise ne soit jusque-là investie que par des étrangers, notamment les Libanais, les Indiens, les Coréens, etc. (D.I.A.) SOUDAN LES INCURSIONS DES INTEGRISTES MUSULMANS PROVOQUENT LES ENLEVEMENTS DES FEMMES ET DES ENFANTS Khartoum, le 19 janvier 2001 - (D.I.A.) - Dernièrement des bombardements ont frappé au Sud du Soudan les habitants et plusieurs œuvres sociales, dont un centre de secours et des établissements chrétiens. C'est dans ce contexte qu'ont été organisées par des intégristes musulmans des incursions meurtrières. Des fonctionnaires des Nations Unies ont déclaré que ces attaques menées par les intégristes ont coûté la vie à au moins 11 personnes. Ces miliciens intégristes musulmans, soutenant les autorités de Khartoum, ont procédé à l'enlèvement d'une centaine de personnes dans cette partie Sud du Soudan. Parmi celles-ci on compte plusieurs femmes et des enfants. Le théâtre de cette opération est la région de Mariel Bai, dans l'Etat de Bahr el Ghazal, à environ 1.000 km au sud de la ville de Khartoum. Les miliciens, selon l'agence catholique Zenit, font partie des " forces populaires de défense". Le pouvoir intégriste islamique soudanais les a mises sur pied afin de pouvoir porter appui à son armée qui lutte contre la guérilla sévissant dans le Sud du pays. Dans cette région les chrétiens subissent des persécutions et sont frappés de discriminations. L'esclavage constitue aussi leur lot dans un silence jugé assourdissant par certains des médias internationaux et de l'opinion mondiale. (D.I.A.)