DE L'AFRIQUE VERS LE MONDE REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MALGRE LES MOYENS LIMITES, LE CRI DU CONGO COMMENCE A ENTRER DANS LA CONSCIENCE DES GENS Kinshasa, le 23 mars 2001 -(D.I.A.) - Jemael, réseau international basé en Allemagne et oeuvrant pour la charité, affirme dans un document reçu par l'agence D.I.A. qu'il croit fermement dans l'initiative 'Le Cri du Congo', malgré les obstacles et difficultés se présentant dès le début. Le réseau, qui exerce ses activités en Europe, en Amérique du Sud et en Afrique, relève qu'en dépit des moyens limités, 'Le Cri du Congo' commence à entrer dans la conscience des gens. Davantage de personnes viennent offrir au réseau leur aide destinée à soutenir le projet du cardinal-archevêque de Kinshasa dont le but est de sensibiliser l'opinion internationale sur le sort inhumain devenu le lot des Congolais et des Congolaises plus de deux ans après la rébellion et l'agression en cours dans leur pays. Jemael international note qu'en particulier à Bruxelles l 'initiative s'est étendue et qu'un nombre important de personnes reconnaissent que celle-ci peut établir l'unité entre les différents courants existants. Pour Jemael un grand intérêt se manifeste pour la visite du cardinal Etsou en Europe. Il est indispensable, pense le réseau, que le Pasteur de Kinshasa puisse confirmer d'éventuelles rencontres avec les autorités de ce continent. Le réseau encourage l'ordinaire de la capitale de la République Démocratique du Congo à tenir bon et à avoir confiance en l'initiative " Le Cri du Congo ", qui, selon l'organisation, par la grâce de Dieu, sera un stimulant sans précédant pour aboutir à la paix. (D.I.A.) NIGERIA PROCEDURES LEGALES CONTRE L'INTRODUCTION DE LA CHARIA, PROJET DE L'EGLISE CATHOLIQUE Abuja, le 23 mars 2001-(D.I.A.)- L'archevêque d'Abuja, Mgr John Onaiyekan, a révélé à Dakar, au Sénégal, que l'Eglise catholique au Nigeria compte entreprendre des procédures légales contre l'adoption ou l'introduction de la loi islamique Charia dans plusieurs Etats du Nord du pays. Le prélat a fait savoir cette information en marge de la rencontre d'une commission permanente de l'Association des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), apprend-on de l'agence Misna ce 21 mars 2001. L'archevêque d'Abuja a cité l'article 10 de la constitution du Nigeria qui définit celui-ci comme une fédération ne se basant pas sur une religion établie. Pour Mgr John Onaiyekan " cela signifie clairement que ni le gouvernement fédéral, ni aucun état fédéré ne peut adopter une religion d'Etat. Même si la majorité de la population d'un Etat est musulmane, elle n'a pas le droit de désigner l'islam comme religion officielle […]". Le prélat a déclaré lors d'une entrevue avec un représentant de l'agence PANA qu'imposer la Charia dans une fédération d'Etats telle que le Nigeria est inconstitutionnel, comme le serait son imposition dans un seul Etat, même musulman à 100 %. " L'Eglise, a affirmé l'archevêque d'Abuja, considère que c'est une action illégale qui doit être interrompue." Il a précisé que l'Eglise catholique ne combattait pas l'islam et qu'au contraire la majorité des musulmans vivaient en harmonie avec les personnes de religion différente. Le prélat a rappelé qu'à l'origine du problème, le président Obasanjo avait déclaré publiquement qu'imposer la Charia était une erreur " mais, il était ensuite revenu sur ses pas sans même faire l'effort de convoquer une réunion des gouverneurs des Etats concernés". On sait que ceux-ci sont : Borno, Jigawa, Kano, Katsina, Niger, Sokoto, Yobo et Zamfara. (D.I.A.) DOCUMENT DIA DECLARATION DES EVEQUES : "CONSTRUCTION DU ROYAUME DE DIEU DE JUSTICE ET DE PAIX" Lagos, le 23 mars 2001 -(D.I.A.)- L'agence DIA livre à ses lecteurs la première partie de la déclaration des évêques du Nigeria réunis du 5 au 10 mars 2001 à Abuja, déclaration dont le titre est repris ci- dessus. La traduction a été assurée par la rédaction de l'agence. " 1. Préambule Nous, membres de la Conférence épiscopale du Nigeria, avons tenu notre première assemblée plénière pour l'année 2001 au Centre catholique Jean-Paul II, à Abuja, du 5 au 10 mars. Le thème de notre rencontre était 'Construire le Royaume de Dieu de justice et de paix'. Après une délibération dans la prière, sur des questions touchant la vie de l'Eglise et de la société dans notre nation, nous avons publié la déclaration suivante. 2. La vision du Royaume " J'ai vu la misère du peuple. J'ai entendu son cri. En vérité, je connais ses souffrances; je suis descendu pour le délivrer "(Ex. 3 : 7-8). Nous, évêques catholiques du Nigeria, voyons et partageons la misère du peuple du Nigeria. Nous connaissons ses souffrances. Nous lui témoignons notre compassion pour ses cris qui ne sont souvent pas entendus. En réponse au cri du peuple et à l'appel du Seigneur, nous engageons nos efforts et notre énergie à " apporter la bonne nouvelle aux pauvres, à proclamer la liberté aux captifs, et à rendre la vue aux aveugles, à libérer les opprimés, à proclamer l'année de grâce du Seigneur " (Lc 4 : 18-89). La construction du Royaume de Justice et de Paix est la mission et le mandat que Jésus a confiés à nous ses disciples. Cette mission nous invite à une conversion au niveau personnel, à une révolution spirituelle dans nos comportements et attitudes. Elle exige également une réponse au niveau social, nous interpellant à apporter notre contribution pour assurer que la vérité et la justice prévalent afin que notre société puisse vivre dans la paix et le calme. 3. Nos bénédictions Nous remercions Dieu pour l'opportunité de célébrer le grand Jubilé 2000 aux niveaux local et national. Ce fut une année de grâce, riche de bénédictions pour le monde entier, et pour nous au Nigeria. Nous avons expérimenté les signes du pardon, de la réconciliation et de la restitution. Nous remercions Dieu pour le fait que nous sommes maintenant à notre seconde année du gouvernement civil. La nation fait l'expérience d'un certain degré des libertés civiles, liberté de réunion et liberté d'expression. Nos relations avec les nations du monde se sont améliorées. Nous sommes reconnaissants à Dieu de n'avoir pas été victimes des désastres naturels, tels que les tremblements de terre et les inondations. Nous avons été épargnés par les conflits armés qui ont ravagé nombre de pays africains. 4. Signes opposés au Royaume Pendant que nous remercions Dieu pour sa bonté, nous ne pouvons prétendre que tout a été bien. Ce que nous voyons chaque jour dans la vie des Nigérians est loin du Royaume de Dieu. Nous constatons que le gouvernement a échoué à remplir ses premiers devoirs d'assurer la sécurité des personnes et des biens de ses citoyens. Des voleurs armés continuent à menacer nos avoirs et surtout nos vies. Les populations se sont tournées vers des solutions violentes de surveillance inacceptables, parce que les agences officielles de sécurité demeurent inefficaces et incapables d'empêcher ou de contenir suffisamment les activités criminelles. Beaucoup de Nigérians ont le sentiment que leurs droits ont été violés là où la " Charia " a été imposée comme loi de l'Etat. A cause de la Charia, des milliers de personnes ont changé leurs lieux de résidence et de travail à grand prix et provoquant de grandes pertes pour elles-mêmes. Beaucoup d'autres, originaires de ces Etats, n'ont pas où aller. D'autres souffrent en silence parce qu'ils sont assez pauvres pour changer de résidence ou impuissants pour rechercher à être dédommagés. Nous considérons l'imposition de la Charia comme une loi généralement irresponsable et inacceptable. Nous souffrons de la persistante et croissante crise de pétrole et nous nous étonnons pourquoi le gouvernement ne peut pas améliorer la situation. Dans les débats sur la dérégulation de l'industrie du pétrole, nous devons prendre en compte les pauvres, et nous interroger comment celle-ci peut affecter leur vie, déjà appauvrie et condamnée à une inflation sans fin. En dépit de promesses et d'assurances, nous expérimentons de plus en plus de fréquents outrages du pouvoir, et nous sommes choqués que la seule solution que le gouvernement offre est l'imposition d'un taxe sur l'importation des générateurs. Nous voyons comment le gouvernement à tous les nouveaux dissipe les rares ressources pour des projets coûteux qui n'améliorent pas directement les divers aspects de la vie du peuple. En même temps, durant de nombreux mois, une très grande quantité de salaires et de pensions ne sont pas payés, avec comme excuse qu'il y a pas d'argent. 5. Un temps crucial dans notre histoire La règle démocratique a été réintroduite il y a deux ans. Elle est en train d'être tentée; nous croyons, et avec tristesse pour le dire, qu'elle n'est pas vécue à la mesure de nos espoirs et de nos attentes. Nous relevons que beaucoup de membres de la classe politique, au niveau fédéral, au niveau des Etats et au niveau local, ne se préoccupent pas de besoins, même élémentaires du peuple. Ces membres gaspillent le temps et l'argent à chercher uniquement comment pouvoir se faire réélire dans deux ans à partir de maintenant. Il est certain qu'il s'agit là d'un signe d'une démocratie déficiente. Nous expérimentons la réalité des maux de la corruption, et nous nous informons à leur sujet. Selon l'aveu du chef de l'Etat qu'il nous a fait dans son message : " la corruption continue de croître dans notre pays ", le gouvernement semble impuissant à endiguer ce raz de marée, une vague que nous croyons provenir des milieux du gouvernement lui-même. Nous continuons à demander, comme une question de justice, la rétrocession des écoles aux Eglises. Cependant, à travers cette discussion nous avons continué à déplorer la détérioration de ces écoles avec comme conséquence la décadence des normes morales parmi les écoliers. Nous avons entendu les cris des femmes , sans espoir de survivre et embarquées dans un processus où elles sont vendues et prises au piège de l'esclavage sexuel ici et à l'étranger. Nous sommes épouvantés en apprenant que plus de 15 mille femmes nigérianes vivent en situation de prostitution forcée dans la seule Italie . Nous avons vu croître le nombre de personnes souffrant et mourrant du sida; la principale solution offerte est l'usage du condom. Cette solution est non seulement sans sécurité, elle est également contre-performante. Celle-ci encourage la promiscuité sexuelle et elle est moralement inacceptable. Nous avons été mis au courant des appels pour la légalisation de l'avortement, appels à ne pas protéger, sauvegarder et partager la vie humaine, mais plutôt à la détruire."(A SUIVRE) (D.I.A.)