ACTUALITES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO CONGO-SOLIDARITE ACCUSE LE MLC, LE RCD, LA RDC ET LE RWANDA D'ENROLER LES ENFANTS CONGOLAIS DANS LEURS ARMEES Ouagadougou, le 16 février 2001 - (D.I.A.) - Le Comité international de solidarité avec le Peuple du Congo-Kinshasa, dénommé Congo- Solidarité, dénonce l'utilisation des garçons et des filles kidnappés de la République Démocratique du Congo (RDC) par le mouvement rebelle congolais MLC. "Très souvent violés et maltraités, transformés en enfants-soldats, ces gamins servent de chair à canon et de supplétifs au corps expéditionnaire ougandais, sous la bannière du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba", a déclaré Congo- Solidarité dans un communiqué de presse du 13 février 2001. Sous les pressions de l'UNICEF sur le président ougandais Yoweri Museveni, le gouvernement de Kampala a pris la décision de fermer les camps d'entraînement des enfants-soldats de la RDC. L'association, dont un des objectifs est la mobilisation de l'opinion africaine, se félicite de cette annonce. Par ailleurs, Congo-Solidarité attire l'attention de l'Unicef et de la communauté internationale sur le fait que le gouvernement de Kinshasa (RDC) et celui de Kigali (Rwanda) se livrent également à des enrôlements forcés d'enfants-soldats (appelés kadogos) pour leurs armées, en violation de la Convention relative aux droits de l'Enfant. Ces deux pays en guerre depuis presque trois ans en sont signataires. Face à cette situation l'association lance un appel à l'Unicef, aux organisations de défense des droits de l'homme et plus particulièrement à la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples. C'est pour qu'elles exigent des gouvernements rwandais et congolais et des dirigeants des mouvements rebelles (RCD et MLC) la fermeture immédiate des camps d'entraînement d'enfants et la démobilisation immédiate de tous les enfants qu'ils ont enrôlés dans leurs armées respectives. Poursuivant son objectif de l'instauration de la paix au Congo- Kinshasa, Congo-Solidarité organise à partir du 1er mars 2001, un concours international de dessins sur le thème "Dessine-moi la paix au Congo". " Cette compétition, indique l'association, est dotée de nombreux prix; elle est ouverte à tous les enfants africains (filles et garçons) âgés de 8 à 15 ans. (D.I.A.) DOCUMENT D.I.A DEMAIN LE CONGO : EN ROUTE VERS LA PAIX ? Kinshasa, le 16 février 2001 - (D.I.A.)- L'agence D.I.A. livre à ses lecteurs dans sa première partie la réflexion dont le titre est susmentionné et qui est présentée par le professeur Thierry Nlandu de l'université de Kinshasa. "Tous ceux qui observent le Congo de l'après Laurent - Désiré Kabila sont surpris par à la fois l'angoisse qui se lit sur tous les visages des Congolaises et Congolais, mais aussi par le calme avec lequel cet événement malheureux est vécu par les Congolaises et Congolais. Faux calme ! Calme d'un peuple rendu soudain adulte par la peur de l'éclatement : Calme imposé par les nombreuses pressions externes conscientes des conséquences désastreuses pour toute la région d'un embrasement d'une ville de plus de six millions d'habitants ! Tous ces éléments et tant d'autres expliquent sans doute ce que l'on est en train de vivre à Kinshasa et dans ce pays après la mort de Laurent- Désiré Kabila. Une présence étrangère qui rassure et inquiète Dans ce moment difficile où l'on peut craindre le pire, la présence des armées de l'Angola et du Zimbabwe rassure comme elle fait peur. Une présence qui rassure Cette présence ne peut rassurer que dans la mesure où la mission de ces troupes étrangères n'est pas celle d'imposer au Congo des hommes à eux, mais d'offrir un cadre au peuple congolais afin de lui permettre d'aller au Dialogue Inter-Congolais, d'avoir un gouvernement de transition qui conduirait la nation tout entière aux élections libres et démocratiques. Dans quelle mesure l'Angola de Dos Santos et le Zimbabwe de Mugabe en panne de démocratie peuvent offrir pareille garantie ? Wait and see ! Ces troupes ne seront rassurantes que dans la mesure où elles n'auront pas d'agenda caché et que la communauté internationale à travers la SADEC, l'OUA et les Nations Unies veilleront à ce qu'elles ne deviennent pas sources de troubles dans cette nation en totale décomposition. Aussi, en cette période, un déploiement rapide des forces des Nations Unies dans les grandes villes et aux frontières de l'Est du pays sera, faute de mieux, sans doute sécurisant pour le peuple congolais tout entier. Une présence qui fait peur La peur est celle de voir ces deux armées se mettre derrière deux leaders militaires congolais qui n'hésiteraient pas alors de s'affronter pour le pouvoir. Ce scénario a traversé les esprits le temps de l'ordre donné par le général Eddy Kapend pour calmer les troupes, laissant entrevoir qu'il était maître de la situation. Le revirement qui s'est suivi dans la suite et qui annonçait le fils de Laurent-Désiré Kabila comme président de la République a laissé planer un doute qui reste encore persistant quant à la gestion future du pouvoir dans notre pays. En effet, les analystes de la scène politique congolaise ont très vite vu là un affrontement Angola- Zimbabwe par Eddy Kapend et Joseph Kabila interposés. Jusqu'à quand durera ce calme ? Car de ce calme dépend la paix dans la capitale et dans la partie contrôlée par le gouvernement. Dans le cas contraire, on pourrait craindre le pire avec des Angolais et des Zimbabwéens s'affrontant en plein Kinshasa comme ce fut le cas hier des Rwandais et des Ougandais en plein Kisangani ! La peur, c'est aussi celle de voir des responsables congolais protégés et sécurisés par les militaires étrangers avec le risque d'écarter les militaires congolais et créer ainsi un mécontentement. Ces responsables deviendraient progressivement prisonniers des étrangers confirmant une impression de plus en plus grandissante sur le caractère marionnette de nos dirigeants qui, à l'Est comme à l'Ouest seraient au service des étrangers et non plus des Congolais. De plus en plus, la conviction d'être devenu un pays sous occupation commence à traverser les esprits de ceux qui, à l'Ouest insistaient hier encore sur le caractère invité et non invité des uns et des autres. L'exclusion progressive de nos militaires de l'entourage de nos responsables politiques ne fera que confirmer cette impression avec le risque d'un futur rejet de ces dirigeants par le peuple tout entier et des représailles de leurs protecteurs étrangers. La peur, c'est celle de voir l'histoire se répéter avec une nouvelle guerre causée par la décision de ceux de nos responsables qui, de peur de perdre leur popularité sur le plan interne, chercheraient à se débarrasser des Angolais et des Zimbabwéens, devenus alors alliés gênants. Ce fut le cas hier avec les Rwandais et les Ougandais. Souhaitons que la présence accrue des troupes alliées ne conduise pas à une répétition douloureuse de l'histoire de la ville de Kinshasa, car les conséquences risquent d'être plus désastreuses. Que faire au-delà de la peur ? Au-delà de la peur, le régime de l'après Kabila n'a pas d'autres alternatives que de mettre fin à la guerre et d'accélérer le processus de paix à travers à la fois la libéralisation de la scène politique et la tenue du Dialogue Inter-Congolais. Ces deux opérations doivent se faire simultanément pour porter. Le report du premier ne répondrait qu'à des calculs politiciens qui n'auraient qu'un effet néfaste sur le déroulement du Dialogue Inter-Congolais. Et plus on traînera à libéraliser la scène politique, plus on entrera dans la peur de perdre un pouvoir. Les justificatifs ne manqueront pas pour légitimer les attitudes des uns et des autres avec pour risque de voir les uns et les autres durcir dans leurs positions et revenir à la case de départ, c'est-à-dire, à des conflits entre ceux qui sont au pouvoir et les opposants ! - Le schéma pour éviter cette catastrophe est à la fois simple et compliqué. Simple parce qu'il dépend de l'attitude du nouveau président face au pouvoir. S'il accepte de se mettre au service du peuple congolais, il ne peut se considérer que comme celui qui lance le processus démocratique dans sa phase finale. Ceci implique : 1. Qu'il ne reste Président que le temps du dialogue inter-congolais, de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale composé essentiellement de personnalités politiques civiles et de la transition vers un état démocratique en République Démocratique du Congo ; 2. Qu'il renonce, de manière claire et sans équivoque, à se présenter comme candidat aux élections présidentielles afin de leur permettre d'être libres, transparentes et démocratiques ; 3. Qu'il comprenne que ce qui a conduit à la mort physique ou politique de ses prédécesseurs ne fut rien d'autre que le refus de se limiter à jouer le rôle que le peuple leur a confié à travers le seul moyen de communication qu'il lui reste, c'est-à-dire, ces métaphores enceintes de sens : Mobutu est mort parce qu'il a voulu jouer au Dieu vivant sur terre ; Tshisekedi se meurt politiquement parce qu'il refuse de jouer au Moïse pour jouer au Salomon ; Kabila est mort parce qu'il a voulu jouer au Libérateur alors que son peuple n'attendait qu'un Jean-Baptiste qui annoncerait l'avènement non pas du démocrate mais de la démocratie ! 4. Qu'il comprenne qu'il devra sans doute se débarrasser de tous ceux qui, aujourd'hui le portent au pouvoir comme pères, oncles, parrains, alliés, et qui ne voudront pas aller dans le sens que désire depuis des décennies tout notre peuple ; Qu'il comprenne, qu'à cette étape, notre peuple n'attend qu'un homme de la trempe du général nigérian Abubakar Abdulsalami qui saura passer pour que la nation congolaise vive et vive en abondance. Sa capacité de s'effacer fera de lui le héros vivant que notre peuple proclamera non pas dans l'hystérie souvent complice des meurtres fondateurs de révolutions qui n'en sont pas, mais dans la sérénité qui conduit à la paix, à la liberté et à la prospérité. Compliqué, parce que son attitude face au pouvoir implique qu'il lance des signaux qui ne seront pas sans conséquences pour son entourage politique direct, dans l'armée, pour les voisins de notre pays, pour lui-même en tant qu'individu et pour la nation tout entière : 1. Qu'elle sera l'attitude de certains anciens collaborateurs de Kabila lorsqu'il faudra changer d'orientation à sa politique de guerre totale, longue et populaire ? 2. Qu'elle sera leur attitude si demain le nouveau président décidait de les remplacer par d'autres Congolais pour donner une autre image de la République que celle héritée de son prédécesseur, fût-il son père ? 3. Qu'elle serait l'attitude de tous ceux qui, à l'Est comme à l'Ouest, ont fait de la guerre un fond de commerce dont ils tirent d'énormes profits ? 4 . Quelle sera l'attitude de tous ces dignitaires de l'ACL/PT, des CPP, du REFEC, du BNPS et autres structures budgétivores et qui ont vécu au détriment de celui qui les écoutait ? 5. Jusqu'à quand faudra-t-il attendre pour lancer ces changements qui toucheront la plupart des collaborateurs de l'ancien président, collaborateurs qui s'érigent aujourd'hui comme " tonton " et sans doute " tantines ", tous, garants d'une politique longtemps décriée et qui est sans doute à l'origine de la présente tragédie ? " (A SUIVRE) (D.I.A.)