ACTUALITES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO AGRESSION DU CONGO/KINSHASA : LE CARDINAL ETSOU PRESIDE LE LANCEMENT OFFICIEL DU PROJET "LE CRI DU CONGO" AVEC LES ARTISTES ET COMEDIENS. Kinshasa, le 15 janvier 2001 - (D.I.A.) - Le cardinal Frédéric Etsou, archevêque de Kinshasa et président de la Conférence épiscopale nationale du Congo, a procédé ce mercredi 10 janvier 2001 au lancement officiel du projet " Le cri du Congo ". La cérémonie, qui a eu lieu en la cathédrale Notre Dame du Congo à Lingwala/Kinshasa, a connu la présence de nombreux diplomates (une quarantaine) accrédités en République Démocratique du Congo (R.D.C.) et une participation remarquée des artistes congolais jeunes et ceux dits vielles gloires musicales, en vogue ou en éclipse. Peu avant l'adresse du prélat à l'assemblée, des comédiens ont présenté une saynette sur la paix au bas de l'autel de Notre-Dame, tandis qu'un groupe de chanteurs- musiciens chrétiens a agrémenté la cérémonie par l'exécution de deux mélodies sur l'unité et la paix. Le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila a été représenté par les ministres Mashako de la Santé et Anastasie Moleko du Travail et prévoyance sociale. Initialement prévue au grand Hôtel de Kinshasa, la cérémonie s'est déroulée à l'église Notre-Dame du Congo, suite au refus à peine déguisé du gérant de l'Hôtel. Le toit de ce bâtiment moderne suintait après une absence de pluie de près d'une semaine. (sic) Dans son adresse à l'assistance, le cardinal Etsou a précisé que plusieurs activités préparatoires vont précéder le grand concert pour la paix prévu pour le 10 juin 2001 au stade des Martyrs à Kinshasa. Il a indiqué qu'il a rencontré les artistes musiciens et comédiens de la capitale, le 20 décembre 2000 à la paroisse Saint-Joseph de Matonge, pour exprimer le souci commun des fils et filles de ce pays de le voir recouvrer la paix. L'archevêque de Kinshasa a affirmé que le peuple congolais ne veut pas la guerre ; sa souffrance a atteint des sommets inimaginables et insupportables. Toutefois, a-t-il reconnu, dans ce chemin vers la paix il y a de sérieuses résistances et des hésitations très fortes. L'ordinaire de Kinshasa s'est posé des questions qui troublent la conscience des femmes et des hommes, et des pasteurs : " Comment crier notre misère ? Comment faire entendre la voix des victimes innocentes de la guerre en République Démocratique du Congo ? Comment proposer les bienfaits de la paix ? Comment faire aimer la paix ? ". La méditation de ces questions fondamentales m'a amené, a souligné son Eminence, à initier le projet dénommé : " Le Cri du Congo ". Pour y arriver, le cardinal Etsou a sollicité la contribution spécifique des artistes musiciens et comédiens de la ville de Kinshasa. Il leur a dit à cette occasion : " Que votre voix le crie, que votre talent le chante, que votre savoir-faire le proclame ". Au cours de la rencontre du 8 janvier 2001 au centre catholique Nganda de Kintambo, les artistes ont tous exprimé leur volonté de collaborer au projet " Le Cri du Congo ", a annoncé le Pasteur de Kinshasa, qui a apprécié que ces artistes ont oublié leurs querelles et leurs polémiques, pour s'engager à réussir cette campagne de paix. Le cardinal espère que le 10 de chaque mois les artistes participeront nombreux aux diverses manifestations de la campagne. Un large réseau d'amis à travers le monde et des contacts encourageants vont faire impliquer des artistes de grand talent de l'étranger. Dans l'immédiat, le cardinal Etsou s'est tourné vers les paroisses catholiques, protestantes, kimbaguistes, orthodoxes et les lieux de culte des communautés musulmanes pour leur demander de klaxonner et de sonner les cloches de leurs églises ou de leurs mosquées pendant cinq minutes le 10 de chaque mois à 10 heures. " Ensemble, a-t-il conclu, engageons-nous à poser ce geste simple et symbolique(…) " Cet appel a déjà été entendu lors de la journée du mercredi 10 janvier 2001 : dans les paroisses de la périphérie, les cloches ont sonné, les fidèles ont manifesté par écrit leur désapprobation face à la guerre. Une fausse note est à signaler : les chaînes de télévision et des radio officielles ont refusé de diffuser l'événement, malgré la présence de leurs équipes de reportage. Un embargo subtil, croit-on savoir, veut étouffer dans l'œuf le début de cette campagne. (D.I.A.) MESSAGE DU COLLECTIF DU 16 FEVRIER : PEUPLE CONGOLAIS, SOUVIENS-TOI ET REPRENDS COURAGE ! Kinshasa, le 15 janvier 2001 - (D.I.A.) - Le 4 janvier, journée des Martyrs de l'indépendance, le Collectif du 16 février 1992 a adressé un message aux Congolais et aux Congolaises leur demandant de se souvenir de la date du 16 février 1992 et de reprendre courage. A la suite de ce message, des membres de ce collectif ont été interpellés par le pouvoir de Kinshasa. Le 11 janvier 2001 au soir, les médias officiels ont accusé deux organisations membres du Collectif du 16 février d'inciter la population à la révolte. Ces organisations sont le groupe Jérémie et le groupe Amos. L'agence DIA publie in extenso ce message. "16 février 1992 - 16 février 2001 : Quel en est encore le sens aujourd'hui ? Oui, chacun de nous Congolais doit creuser dans sa mémoire d'il y a neuf ans pour se rappeler le point de départ de sa propre marche, l'objectif et le parcours de sa marche, le point d'arrivée de sa marche et enfin les résultats obtenus de cette marche. Oui, nous savons que nous sommes partis de notre paroisse pour rejoindre le groupe du quartier et marcher ensemble pour la liberté et le respect de la dignité de la personne humaine, pour la réouverture de la Conférence Nationale Souveraine et la reprise de ses travaux qui devraient conduire à l'instauration d'un Etat de droit, d'une nouvelle société où l'homme serait au centre de tout. Oui, neuf ans après, c'est un autre monde que nous vivons, nous entendons peu d'échos de ce combat. Ses martyrs semblent oubliés dans notre mémoire ! Mais, à cette date, il nous arrive de parcourir le chemin effectué, de revoir comme dans un rêve, le film de St-Joseph, de la gare centrale, du marché Gambela et d'autres lieux de rencontre des braves manifestants non violents. Oui, nous avons réalisé ce jour-là que nous étions capables de nous organiser, d'être ensemble, toutes confessions confondues, autour d'un seul idéal : liberté, paix durable. La non-violence active comme technique de lutte contre toute injustice a été une réussite totale. Le monde entier a été surpris du courage et de la détermination du peuple Congolais de dire non à une dictature forte et enracinée. Aujourd'hui encore, ce même peuple dit non à la guerre et à ses affres ; non à des belligérants qui, à l'Est comme à l'Ouest, le tiennent prisonnier de leurs ambitions et de leur volonté de bénéficier seuls des profits que génèrent les ressources de notre pays ; non à quiconque, à l'Est comme à l'Ouest, retarde volontairement et de manière cynique la tenue du Dialogue Intercongolais. La non-violence active comme esprit et style de vie s'était incarnée en chacun des manifestants grâce à une préparation spirituelle sans précédent, à travers des prières et des jeûnes mais surtout à travers la maîtrise de tout réflexe violent lorsque la répression barbare du pouvoir de l'époque a brutalisé la population dans sa marche pacifique. Le bilan de cette marche pacifique fut très lourd : plusieurs morts et des milliers de blessés, des handicapés physiques, des traumatisés et des disparus ! La libération ne peut s'obtenir sur cette terre sans verser une goutte de sang ! A l'exemple de Jésus, ces martyrs ont payé de leur vie pour que la multitude ait la vie en abondance. Nous invitons chacun de vous, témoins de l'histoire du 16 février, à reprendre le bâton de pèlerin avec courage et détermination pour dire non à la répression, à la nouvelle dictature interne ou externe et dire oui à la liberté, à la dignité et au respect de la vie. Nous lançons un appel à tout le peuple congolais, de l'Est à l'Ouest, du Nord au Sud de notre pays, de s'engager résolument pour que le Dialogue Intecongolais, comme la Conférence Nationale Souveraine hier, devienne désormais notre arbre à palabre où chaque fils, chaque fille de ce pays s'exprimera sur le destin de cette terre de nos ancêtres. Fait à Kinshasa, le 4 janvier 2001, journée des martyrs. Pour le Collectif du 16 février : CNPD, GROUPE AMOS, ACDO,AMIS DE LA PRISON, GRPL, FCDAR, UGEC, MIIC, RECIC, CALCC, JPIC-CICM, GROUPE JEREMIE, CDDH, RODHECIC, MFJP, EKOLO YA BONDEKO, MEDIAS POUR LA PAIX, CDHM." (D.I.A.) DANGER CYANURE DU MANIOC : LES POPULATIONS DU KWANGO APPELEES A CONSOMMER DU RIZ Kinshasa, le 15 janvier 2001 - (D.I.A.) - Les habitants de cinq grands secteurs du Kwango, au sud-ouest du Congo/Kinshasa, à savoir Bukanga- Lonzo et Dinga (Kenge), Ngowu et Yonso (Popokabaka) ainsi que Mossamba (Kenge) sont obligés de changer de régime alimentaire. Grands consommateurs de farine de manioc, ils sont appelés à recourir à la consommation d'autres denrées alimentaires, principalement du riz. Le manioc consommé actuellement subit un rouissage insuffisant. Le peu de manioc produit dans la région est trop vite sorti de l'eau et ne peut perdre son cyanure. La présence du cyanure du manioc provoque la maladie appelée localement Konzo qui paralyse les membres inférieurs des victimes. Une dégénérescence des caractéristiques génétiques de l'espèce de manioc de la région serait à la base de la chute vertigineuse de la production. On enregistre des pertes totales de cultures et l'on craint l'extension de la famine dans le reste de province du Bandundu où est situé le Kwango. Les missionnaires jésuites du centre pastoral d'Iniangi ont réagi en allant s'approvisionner dans le territoire de Kasongo Lunda pour venir en aide aux paysans. Ils ont distribué des tubercules dans les secteurs sinistrés. (D.I.A.) FAMINE A POPOKABAKA : LA FAO PROMEUT DE BOUTURES DE MANIOC SAINES Kinshasa, le 15 janvier 2001 - (D.I.A.) - Face à la famine qui sévit dans la région de Popokabaka, au sud-ouest de la République Démocratique du Congo (R.D.C), la FAO a réagit en promouvant l'introduction de deux mille clones de boutures de manioc testées par l'intermédiaire des opérations d'urgence. A l'échelle réduite, l'institution de l'ONU a lancé l'opération de multiplication par la mise en culture de 200.000 boutures de quatre variétés résistantes aux parasites : la Rav, le F100, Mwazi et Sadisa. La FAO utilise la technique de la multiplication rapide, pour qu'en six mois, le pays puisse disposer de plus de 200.000 tiges. Ces pousses s'ajouteront à celles produites dans les délais classiques par les stations de recherche et destinées aux opérations de multiplication. D'après les recherches effectuées par les experts de la FAO en R.D.C., la famine à Popokabaka a un double origine. Il s'agit d'abord de la faible utilisation des variétés de manioc résistantes malgré leur mise au point depuis une dizaine d'années. Il s'agit aussi des pratiques culturelles qui surexploitent les sols sans pour autant s'occuper de leur reconstitution en organismes nutritifs capables de fertilisation. (D.I.A.)