ACTUALITES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO REJETS TOXIQUES DE PAPSI-EXACO AU KATANGA : ENVIRONNEMENT ET SANTE EN DANGER Lubumbashi, le 29 janvier 2001 - (D.I.A.) - Au Katanga, au sud-est de la République Démocratique du Congo (RDC), les associations de consommateurs et d'écologistes sont inquiètes des effets dus aux rejets toxiques de la société industrielle Papsi-Exaco sur la santé des habitants de la ville de Lubumbashi et de ses environs. C'est ce que révèle l'agence de presse Syfia en ce début de l'année 2001. Ces associations se mobilisent contre ces graves pollutions en relevant ce qui suit : " Les produits toxiques rejetés par la société d'exploitation minière artisanale du Congo détruisent l'environnement et nuisent à la santé de la population". Des analyses effectuées par la Ligue congolaise pour la sauvegarde des droits des consommateurs (LISCO) et par le mouvement des écologistes indiquent que le sol, le sous-sol et la rivière Navinundu sont pollués. Les poissons meurent en masse. Les chèvres, les poules, les canards, les rats de roseau et les antilopes qui s'abreuvent dans la rivière meurent par intoxication. Les maraîchères ont bien du mal à faire pousser leurs légumes. Les effets sont sensibles sur les consommateurs. Les paysans des villages environnant souffrent de maladies diarrhéiques et de celles de la peau. Le quartier Tabacongo à 6 km du centre de la ville de Lubumbashi est le plus touché. Les victimes de ces préjudices craignent que leurs réclamations ne soient entendues par les institutions concernées. Car leur première action exprimée en septembre 2000 n'a pas connu de suite notable. Ces personnes avaient adressé un mémorandum au gouvernement congolais, proposant que la société industrielle Exaco soit traduite en justice et qu'elle répare les préjudices causés à la population, à la faune et à la flore. Depuis que le gouvernement a mis sur pied une commission d'enquête et fait effectuer les prélèvements par quatre laboratoires de Lubumbashi, aucun résultat n'a été publié. Créée il y a trois ans, cette entreprise, propriété des Congolais et soutenue financièrement par la société belge la Cobalt chemicals, produit des sels inorganiques de cuivre et de cobalt ainsi que des alliages. Elle effectue des rejets 3 à 4 fois par semaine dans la rivière Navinundu. ( De notre stagiaire Fernand Sangupamba Mbuka) JOSEPH KABILA ACCEDE AU POUVOIR : LA PROCEDURE N'INSPIRE PAS CONFIANCE AU RENADHOC Kinshasa, le 29 janvier 2001 - (D.I.A.)- Après la mort de Kabila père, les Congolais ont découvert Kabila fils, général d'armée et homme très discret, subitement propulsé au devant des événements politiques en République Démocratique du Congo (RDC). Pendant que l'opinion nationale et internationale épiloguait sur les origines de sa mère, à Kinshasa les faits se sont succédés à un rythme presque déroutant. Le conseil élargi des ministres le nomme le 17 janvier 2001, un jour après l'assassinat de son père, chef du gouvernement et commandement suprême de l'armée pour assurer l'intérim du pouvoir. Le 24 janvier 2001, l'assemblée constituante et législative-parlement de transition entérine à l'unanimité ce choix du gouvernement et de l'armée, afin que le nouveau chef d'Etat prête serment le vendredi 26 janvier 2001. Le Réseau national des Ong des droits de l'homme de la République Démocratique du Congo (RENADHOC) a exprimé dès le 21 janvier 2001 son inquiétude s'agissant de la procédure "usée" et de la décision prise par les autorités congolaises de confier, en dehors de toute norme légale et des usages généralement admis dans les nations civilisées, ainsi qu'au mépris de la volonté et des aspirations profondes des Congolais, le pouvoir au général-major Joseph Kabila[…] le RENADHOC a attiré l'attention des gouvernants en place leur signifiant que la RDC n'est pas une monarchie et qu'elle est régie par des règles édictées par ces mêmes gouvernants qu'ils ont du mal à respecter. Le réseau, à propos de l'assassinat du chef de l'Etat Laurent-Désiré Kabila, a condamné cette atteinte grave au droit à la vie tel que reconnu à toute personne par la Déclaration universelle des droits de l'homme et par plusieurs autres instruments juridiques internationaux. Le RENADHOC a exigé qu'une enquête indépendante et impartiale soit menée en vue d'établir les responsabilités à tous les niveaux et de sanctionner les personnes mises en cause. Il a recommandé au gouvernement de prendre rapidement des dispositions pratiques en vue d'accélérer le processus du Dialogue intercongolais afin de mettre sur pied le nouvel ordre institutionnel. - Agitation dans les allées du pouvoir Selon le journal pro-gouvernemental L'observateur dans son édition du 26-28 janvier 2001 l'actuel gouvernement est réputé démissionnaire, les candidats ministres se bousculant déjà au portillon, pour employer son expression. Des observateurs ont relevé pendant la première semaine du deuil national décrété par le gouvernement à la mort du président Kabila des soutiens fusant des principaux camps des personnalités au pouvoir ou de leurs sensibilités. Les messages de condoléances, a-t-on relevé, ont été supplantés par des déclarations de soutien à peine voilées au nouveau pouvoir . Des médias qui ont timidement combattu la thèse selon laquelle Kabila fils n'est pas un Congolais à 100% consacrent des pages ou des heures à expliquer que cette version est erronée. Demain le Congo du 25 janvier 2001, un autre journal pro- gouvernemental, a publié un portrait de la mère du nouveau numéro un congolais, pour souligner ses qualités de brave femme qui a accompagné son mari dans toutes les épreuves. (D.I.A.) LES PASTEURS DES EGLISES DE REVEIL AU SECOURS DU GOUVERNEMENT Kinshasa, le 29 janvier 2001 - (D.I.A.) - Samedi 23 décembre 2000, le gouvernement congolais à travers le vice-gouverneur de Kinshasa, Christophe Muzungu, invite les habitants de la capitale à participer à la Journée d'éveil patriotique au stade des Martyrs. Le fiasco est retentissant, le maire ad intérim de Kinshasa s'exprime dans un stade vide. La population a boudé cette manifestation.Le 4 janvier, la République Démocratique du Congo célèbre la Journée des martyrs. Tirant la leçon, les autorités nationales organisent une Journée d'éveil patriotique en associant les pasteurs des Eglises de réveil autrement appelées Nouvelles Eglises chrétiennes. Auparavant les pasteurs Lessie, du 29 au 30 décembre 2000, et Sony Kafuta Rockman, du 31 décembre 2000 au 1er janvier 2001 avaient réussi à remplir le stade des Martyrs avec plus de cent mille places. Cette fois-ci, à l'occasion de la campagne d'Eveil patriotique, un public timide s'est rendu au stade. Lesdits pasteurs et les hommes politiques vont parler dans un stade à moitié vide. La manifestation du jour, ouverte par une prière, a été marquée par l'intervention de plusieurs pasteurs dont l'orateur principal Sony Kafuta qui a invité les Congolais à aimer leur pays. Le dernier à s'exprimer, le pasteur Olangi, constatant le vide dans le stade a déclaré aux personnes présentes qu'elles étaient " les Lévites, qui ont répondu à l'appel." Quant à lui Georges Buse Falay, le directeur du cabinet du président de la République, a déclaré du haut de cette tribune : " La meilleure façon de rendre hommage à nos martyrs, c'est de résister jusqu'au sang devant les forces d'agression." Il a identifié deux fronts extérieur et intérieur de cette agression. A l'en croire, sur le front intérieur, des personnes de peu de foi se livrent au trafic du carburant destiné aux troupes au front, détournent des fonds affectés aux soins de santé de blessés de guerre, etc. Commentaire désabusé d'un participant à la sortie du stade : " Cela rappelle étrangement des propos tenus par des responsables politiques d'alors durant l'avancée des troupes de l'AFDL ". (D.I.A.) L'UNAF SE DOTE DE NOUVELLES STRUCTURES Kinshasa, le 29 janvier 2001 - L'Union nationale des Femmes (UNAF) a récemment procédé, au cours de son assemblée générale élective, à la restructuration de ses organes pour se conformer au schéma général des Organisations non gouvernementales consacrant la séparation nette des rôles, entre notamment le conseil d'administration et le secrétariat exécutif. Madame Charlotte Djimbo, graduée en psychologie et détentrice de plusieurs attestations et brevets de formation en développement, ainsi que Mlle Kyet Mayele Ghyor, licenciée en droit, ont été portées à la tête du secrétariat exécutif, respectivement comme secrétaire exécutive et secrétaire exécutive adjointe. La présidente effective du conseil d'administration sera assurée par Mme Florence Boloko, licenciée en lettres, laquelle a été élue vice- présidente du conseil d'administration. En effet, l'assemblée a tenu à élire Mme Lukiana présidente du conseil d'administration, en vue de sauvegarder l'unité, la cohésion et l'esprit communautaire du réseau dont les risques d'éclatement se faisaient déjà sentir depuis qu'elle s'est désengagée de la gestion de l'UNAF. Mais la fondatrice de l'UNAF s'est déclarée indisponible en sa qualité de membre du gouvernement de Salut public. Elle n'a accepté que de jouer son rôle d'autorité morale dans la conjugaison des efforts pour la sauvegarde de la mission de l'UNAF. D'autres membres du conseil d'administration ont été élus à raison de deux administrateurs par province d'implantation (Bas-Congo, Bandundu, Katanga, les deux Kasaï). Les autres membres élus sont cinq administrateurs pour la province de Kinshasa, une déléguée de la Dynamique de la jeunesse féminine congolaise et une déléguée du collège des fondatrices. En sept ans d'existence de l'UNAF, parmi ses résultats concrets, on compte les centres d'alphabétisation, les écoles, les sites de promotion artisanale, des dépôts, des salles de conférence construites en faveur de 250 associations. Des caisses de micro-crédits organisées dans trois provinces servent à ce jour 146 associations et des cantines communautaires fonctionnent dans plusieurs provinces. (D.I.A.)