ACTUALITES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO LES COMBATS ONT REPRIS ENTRE LES FORCES ARMEES CONGOLAISES ET LE MOUVEMENT REBELLE FLC DE JEAN-PIERRE BEMBA Kinshasa, le 16 mars 2001 - (D.I.A.) - La Mission des Nations-Unies au Congo (Kinshasa), Monuc en sigle, signale que les combats ont repris dans la région de l'Equateur entre les troupes gouvernementales et les éléments du mouvement rebelle FLC du leader Jean-Pierre Bemba. Le théâtre de ces affrontements est la localité de Bolombe, dans la province de l'Equateur, dont une partie est sous le contrôle du mouvement rebelle de Jean-Pierre Bemba. Bolomba était jusqu'à une très récente date sous le contrôle des troupes de Kinshasa. Les derniers affrontements auraient, selon la Monuc, eu lieu le dimanche 11 mars 2001 sur la rivière Ikelemba, à une trentaine de kilomètres de Bolomba, et dont l'enjeu a été un bateau transportant du ravitaillement pour les troupes de Kinshasa. Le bilan serait de vingt blessés dans les rangs de celles-ci. Pendant que la Monuc déplore cette reprise des affrontements " inopportune et incomprehensible ", le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la RDC, l'ambassadeur Kamel Morjane, considère que la paix n'a jamais eu autant de chances dans le pays qu'en cette période cruciale. Le colonel Régis Barman de la Monuc a indiqué que les soldats rwandais ont amorcé leur retrait jusqu'à Pepa, dans le nord du Katanga. Ceux- ci vont s'y conformer au plan de désengagement adopté par les parties en conflit. Ce retrait partiel a été confirmé par la Monuc dans la capitale de la République Démocratique du Congo (R.D.C). Suivant la Mission des Nations-Unies au Congo le service de police à Pweto est en préparation pour ce qui est de la sécurité des habitants à présent que le retrait a été effectué. Ce service sera assuré par le mouvement rebelle contrôlant cette zone, la mission des casques bleus sur place étant celle de se limiter à protéger les installations et les équipements de l'ONU. (D.I.A.) RISQUE D'IMPLOSION A KISANGANI DANS LES TERRITOIRES OCCUPES Kisangani, le 16 mars 2001 - (D.I.A.)- Depuis ce lundi 12 mars 2001 on observe à Kisangani, un déploiement militaire important. Les autorités politico-militaires de la principale ville de la Province orientale ont justifié cette mesure par crainte du débordement de la manifestation populaire annoncée suite au contrat léonin d'importation des pagnes contre les intérêts de la SOTEXKI ( Société textile de Kisangani). De sources crédibles on apprend que Mgr Monsengwo, l'archevêque de Kisangani et l'abbé Jean-Pierre Badidike, prêtre de ce même archidiocèse et conseiller au Comité Exécutif du Groupe Justice et Libération, seraient menacés de mort. D'autres leaders de la société civile de la ville seraient également dans le collimateur des services de sécurité. Selon le Groupe Justice et Libération de Kisangani, les responsables du Rassemblement congolais pour la Démocratie ( RCD-Kisangani) multiplient des gestes tendant à fragiliser la Société civile locale au regard des enjeux politiques futurs: dialogue intercongolais, application de l'accord de Lusaka. Dans sa lettre du 7 mars 2001 adressée aux organisations des droits de la personne et aux mouvements associatifs regroupés au sein de Sypa ( Synergie pour la paix), le gouverneur de la Province orientale, M. Yogba, suspend le fonctionnement de toutes les associations jusqu'à nouvel ordre. Depuis la publication de cette lettre, le maire de Kisangani, Monsieur Willy Tchoko, excelle dans le matraquage des leaders de la société civile. Le Groupe Justice et Libération appelle à la pression de la communauté nationale et internationale pour que la société civile de la Province orientale jouisse de tous les droits et libertés d'association, de mouvement, de réunion…. garantis par la Déclaration universelle des droits de l'homme et par plusieurs instruments internationaux. - Les habitants de Kisangani menacés par les mines Le lundi 12 mars 2001, une dame de 70 ans du nom de Anne Danga Moyo s'est vu amputer deux jambes, après avoir marché sur une mine posée à quelques mètres de son champ, au quartier des forestières. C'est non loin du petit séminaire de Mandombe, situé à 11 kilomètre du centre- ville. Depuis l'occupation de la Province orientale par les armées du Rwanda et de l'Ouganda, et les différentes batailles pour le contrôle exclusif de Kisangani, des milliers des mines ont été posées dans tous les coins périphériques de la ville. On a déjà enregistré huit décès causés par ces mines. Ce bilan va s'alourdir si toute la forêt environnante n'est pas déminée. La présence de ces mines constitue un danger permanent pour toute la population civile de Kisangani et pour plusieurs villages situés aux environs de la ville. Face à cette situation le Groupe Justice et Libération recommande à tous les Congolais d'être vigilants et d'user de tous les moyens pacifiques de pression pour que Kisangani soit épargné de nouveaux bains de sang. Cette Ong catholique de défense des droits de l'homme demande aux autorités locales du RCD de détendre l'atmosphère et d'éviter les menaces et autres plans qui risquent de faire imploser toute la ville. Les efforts doivent plutôt être tournés vers le processus de retrait des troupes étrangères qui, apparemment, ne veulent pas abandonner les minerais de la province et la sauce bloquée de Kisangani. Celle-ci est une spécialité culinaire de la ville, très prisée par les étrangers. Les femmes du chef-lieu de la Province orientale sont réputées bonnes cuisinières. La ville de Kisangani, au nord-est de la République Démocratique du Congo, a connu trois affrontements armés entre le Rwanda et l'Ouganda, deux pays pourtant alliés dans la guerre contre le régime du feu président Laurent - Désiré Kabila. Les affrontements du 5 au 10 juin 2000 ont été les plus meurtriers et les plus dévastateurs. La mission de l'ONU à Kisangani présente lors de ces affrontements avait dénoncé l'attaque délibérée des civils. Les humanitaires ont même parlé d'un génocide silencieux. (D.I.A.) LA VOIX DES SANS VOIX LANCE UN APPEL A L'HUMANISATION DE L'UNIVERS CARCERAL. Kinshasa, le 16 mars 2001 - (D.I.A.) - La Voix des Sans Voix (VSV), Ong congolaise de défense des droits de l'homme, a lancé ce dimanche 11 mars 2001 un triple appel au chef de l'Etat, Joseph Kabila, au gouvernement et au ministre de la justice, en vue d'humaniser un univers carcéral par trop déplorable en République Démocratique du Congo et à Kinshasa en particulier. La VSV qui vient de mener une enquête dans les geôles de la capitale congolaise a saisi l'opportunité des récentes décisions du chef de l'Etat pour encourager le magistrat suprême à continuer à assainir le milieu judiciaire et carcéral : retrait des dossiers civils de la compétence de la Cour d'ordre militaire. Dans ce cadre, la VSV a organisé une conférence de presse où elle a présenté les conditions carcérales des différents milieux de détention de Kinshasa. L'orateur du jour a brossé un tableau succinct de l'état de lieu du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), ex - prison centrale de Makala, du centre de détention, GLM, de l'Inspection provinciale de la police de Kinshasa (IPK, ex Circo), de la Détention militaire des activités anti-patrie (DEMIAP), de l'Agence nationale de renseignements (ANR). Partout une même évidence saute aux yeux, il y a surpopulation par rapport aux capacités prévues. Les conditions d'incarcération sont extrêmes. Peu de centres offrent de la literie ou assurent la restauration. La nourriture apportée par les parents des prisonniers est en principe acheminée par les policiers et militaires de garde auprès de leurs pensionnaires. En pratique, les parents ignorent si tout ou une partie arrive aux destinataires. Des fois les prévenus sont arrêtés à l'insu des parents. Des cellules peu ou mal aérées accueillent des détenus où parfois sont mélangés hommes et femmes, cas de l'amigo du tribunal de grande instance de la Gombe. Seul le centre pénitentiaire de Kinshasa dispose d'un service d'aumônerie, les détenus des autres centres n'ont pas droit au culte religieux dominical. Les prisonniers ont rarement accès aux soins médicaux dans les cachots des services de sécurité. Des infirmeries fonctionnent dans les prisons officielles et de police, mais ne disposent pas de réserves de médicaments. Là où se pratique la torture, des témoignages abondent pour les lieux de détention tels GLM, IPK, DEMIAP, Comité de sécurité d'Etat et cachots militaires; les victimes sont laissées à leur triste sort. Elles ont des plaies après avoir été flagellées (jusqu'à 50 coups de fouet au moyen de cordelette, branches d'arbres, morceau de métal) par des gardes drogués ou en état d'ébriété. Les policiers ou militaires commis à la garde de ces lieux monnaient leurs services auprès des prisonniers (pour des visites de parents par exemple). Dans ce triste lot, l'Agence nationale de renseignement ANR tire son épingle du jeu. Les cachots ont été réhabilités, la nourriture apportée par les parents arrive aux prisonniers. Les installations hygiéniques ont été retapées. Un médecin de l'ANR consulte les détenus malades. Des traitements médicaux aux frais de l'ANR sont suivis par certains détenus. En conclusion de la conférence de presse, l'orateur de la Voix des Sans voix a recommandé au chef de l'Etat de couler en acte juridique sous forme de décret présidentiel la mesure portant fermeture des centres de détention parallèles et de faire abolir l'usage de la torture sous toutes ses formes en République Démocratique du Congo. Il a rappelé que le 10 décembre 1984 le Congo\Kinshasa a signé la convention contre la torture. Au gouvernement , la VSV demande d'éviter tout dépassement du nombre des personnes arrêtées, d'aménager des centres de détention répondant aux normes exigées en matière carcérale et d'assurer la prise en charge, alimentaire et médicale des détenus. L'orateur a particulièrement insisté, sur la séparation nette entre des détenus civils et militaires, sur la séparation différentielle des hommes et des femmes, des jeunes et des adultes, des détenus en préventive et des condamnés. La détente morale et physique des détenus, leur encadrement psychologique et spirituel doivent faire l'objet de préoccupation de l'exécutif congolais. Doit aussi être garantie la régularité de visites aux détenus par des membre de famille ou des proches, des avocats, des médecins, des organisations humanitaires appropriées et des ONG de défense des droits humains. La VSV a demandé au ministre de la Justice de mener des enquêtes sur les cas de torture dans les centres de détention parallèles, de déferrer devant la justice les gardes tortionnaires et de veiller au dédommagement des victimes. Elle sollicite de ce ministère un rapport des responsables des centres de détention parallèles sur les trois dernières années reprenant l'identité des détenus, le motif de leur incarcération et l'autorité compétente qui l'a décidée. (D.I.A.)