ACTUALITES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO LES ONG EUROPEENNES LANCENT UN CRI D'ALARME EN FAVEUR DU CONGO- KINSHASA Kinshasa, le 19 mars 2001 - (D.I.A.) - Ce vendredi 16 mars 2001, le président de la République Démocratique du Congo (RDC) a été l'hôte de la Commission européenne à Bruxelles. A cette occasion les ONG européennes, membres des réseaux des REC ( Secrétariat Réseau européen Congo) et CCAC (Concertation chrétienne pour l'Afrique centrale) lancent un cri d'alarme en faveur des populations congolaises meurtries par la guerre d'agression déclenchée le 2 août 1998. " Aider la RDC, d'urgence!", déclarent les Ong. " Face à la détresse des Congolais, il est criminel d'attendre", s'indignent la CCAC et le REC. Ils demandent à l'Union européenne ( UE) de saisir rapidement les nouvelles opportunités qu' offrent l'arrivée au pouvoir de Joseph Kabila et les signes d'ouverture des dirigeants congolais en faveur du processus de paix . -Aider le Congo-Kinshasa est une manière de restaurer la paix en Afrique centrale L 'UE est le principal bailleur de tous les pays impliqués dans la guerre au Congo-Kinshasa. Les réseaux des Ong européennes constatent que "l'Union européenne applique une politique de " deux poids, deux mesures ", tant sur le plan diplomatique que sur celui de l'aide, qui avantage non pas la RDC… mais les Etats qui l'occupent." Afin de ramener la paix dans cette région d'Afrique, l'UE devrait d'une part décourager les aventures militaires dans cette partie du continent par une conditionalité de l'aide budgétaire européenne et d'éviter son détournement à des fins militaires, et d'autre part renforcer les capacités de la RDC à se relever. La CCAC et le REC sont convaincus que la RDC a besoin de bien plus que de perfusions humanitaires. Vu la pauvreté extrême des populations et leur incapacité croissante à prendre encore en charge les services relevant de la responsabilité de l'Etat, ils proposent la reprise et l'extension de certaines formes d'aide 'structurelle', principalement dans le domaine de la santé, de l'éducation et des infrastructures. Celles-ci s'effectueront progressivement. "Dans un premier temps, ces aides continueront à passer par les organisations de la société civile et des Eglises, éventuellement par des entreprises privées (congolaises et étrangères) et para-étatiques, ainsi que par certaines entités administratives décentralisées (mairies, provinces, communes, territoires) fiables et contrôlables. Ces aides peuvent aussi renforcer la démocratisation à la base." Toutefois, au fur et à mesure que le gouvernement de la RDC fera preuve de transparence budgétaire, du respect des droits et libertés fondamentales et de son engagement dans le dialogue national, d'autres formes d'aide devraient être envisagées, y compris le financement de programmes spécifiques à travers les canaux gouvernementaux. Entre-temps, l'aide humanitaire doit être augmentée. Il faut pour cela investir davantage dans l'identification et le suivi de canaux endogènes supplémentaires, proches de la population et redevables envers celle-ci, en particulier dans les zones difficilement accessibles et dans les territoires occupés. "En s'appuyant sur ces éléments, l'Union européenne pourrait non seulement donner un nouvel espoir aux populations congolaises mais aussi contribuer, par une politique plus cohérente et équilibrée dans l'octroi de ses aides, à la restauration de la paix en Afrique centrale", reconnaissent les Ong de la CCAC et du REC.(D.I.A.) LES CANTONNIERS DE KINSHASA ONT DU CŒUR A L'OUVRAGE Kinshasa, le 19 mars 2001 - (D.I.A.) - Les automobilistes et autres usagers de la route dans la capitale de la République Démocratique du Congo se sont habitués depuis quelque temps à la présence insolite des hommes en jaune. Ce sont des cantonniers. L'Hôtel de Ville de Kinshasa a décidé depuis quatre ans de prendre à bras le corps le problème de salubrité publique en général et de propreté des routes de Kinshasa. Pour ce faire, il a remis en honneur le travail des cantonniers. Ceux-ci balaient à longueur des journées les principales artères de la ville. Une prime en franc congolais équivalant à 50 dollars américains leur a été allouée par mois payée par tranche hebdomadaire, car ce sont des journaliers. Ceux-ci ont été recrutés à 1.200 travailleurs au départ. Le nombre a baissé à 800 unités peu après le début de la guerre d'agression et a été réduit à 600 cantonniers après le renvoi de quelques - uns du fait de grève sauvage. Ce corps de travailleurs est dirigé par 12 inspecteurs urbains supervisés par un conseiller technique auprès du gouverneur de la ville. Approchés par un journaliste de l'agence D.I.A, ces ouvriers qui ont du cœur à l'ouvrage ont exprimé leur sentiment de ras-le bol à cause du traitement dont ils font l'objet. La prime de 50 dollars n'a tenu qu'une année. Elle vaut actuellement 12 dollars au taux du marché parallèle. Payée 504 FC par semaine, cette prime a été surnommée 'Peugeot 504' par les cantonniers. Travaillant tous les jours, dimanches compris et sous un soleil généralement torride (climat de Kinshasa) , les cantonniers se plaignent de ne bénéficier d'aucun autre avantage, ni transport, ni remboursement de soins médicaux par exemple. Encombrés par de charge de familles, ces parents-cantonniers recourent de temps à autres à des coups de main par-ci par-là. Porteurs en ville ou cireurs de souliers, il leur arrive des fois ainsi de gagner l'équivalent de leur prime hebdomadaire si pas plus (2.000 FC pour les premiers et plus ou moins 700 FC pour les autres). L'absentéisme progresse dans leur rang. Parmi ceux qui travaillent sur les routes, certains s'adonnent maintenant à la mendicité auprès des conducteurs. L'aumône ainsi perçue complète la prime et leur permet surtout de s'acheter des sachets d'eau pour s'abreuver sous le soleil ou quelque fois de se procurer la collation du jour. Bon an, mal an, ces travailleurs âgés entre 20 ans et la soixantaine révolue s'acquittent de leurs tâches qui ne manquent pas de danger. Deux accidents mortels ont touché leurs rangs, tandis qu'une vingtaine de blessés par accrochage avec les véhicules ont tété laissés sans soins par leurs responsables. Les cantonniers se montrent reconnaissants toutefois pour le geste humanitaire de l'Hôtel de Ville qui a engagé la maman d'un d'entre eux décédé des suites d'un accident d'auto. D'ailleurs, c'est la seule femme cantonnière de toute l'équipe de salubrité de Kinshasa. Ces cantonniers ont un certain bagage intellectuel - la plupart possèdent des diplômés du cycle des études secondaires. Ils s'expriment impeccablement en français et quelques - uns sont même des gradués des études supérieures. Ils veulent améliorer leur sort. Face aux conditions de travail précaires, ils réclament des bottes et des cache-nez. Figurent aussi parmi eux nombre de techniciens : mécaniciens, électriciens, menuisiers si pas chauffeurs en manque de travail qualifié. Tous ces agents engagés par l'Hôtel de Ville dénoncent la criante disparité des primes : plus de 200 $ pour les inspecteurs urbains de salubrité et près de dix dollars pour eux. Ces inspecteurs sont accusés de considérer comme présents lors des opérations de contrôle les cantonniers absents et d'encaisser leurs primes hebdomadaires. Ces agents citent aussi la disparition de la prime leur accordée pendant les journées spéciales de travail lors du deuil de Laurent- Désiré Kabila. Avec le départ du patron de la ville, le gouverneur Théophile Mbemba, nommé directeur du cabinet du président de la République, ils espèrent renégocier les termes de leur contrat avec son successeur. Toutefois par voie de presse, ils invitent la communauté locale a être au fait de ce qui se passe dans ce corps spécialisé d' agents de salubrité publique de Kinshasa.(D.I.A.)