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Subject: AZADHO: Nouvelles du Zaire/ no 05 (semaine du 10 au 15 mars)

 

1/ De la nervosite au sein du gouvernement:

 

- Les declarations de l'ancien president Nyerere d'apres lesquelles la

destitution de Mobutu "n'est plus d'actualite parce que le pauvre homme est en train de mourir, de ce fait il n'est plus important", reprises par le quotidien "Le Soft" du lundi 10 mars ont suscite des reactions tres vives dans les milieux proches du gouvernement. Le journal "Le Soft" lui-meme a cru y voir le signe de "l'animosite que vouent au Zaire ses voisins". Le ministre des Affaires etrangeres Gerard Kamanda les a trouvees "si desobligeantes et d'un tel parti pris qu'elles disqualifient Julius Nyerere comme mediateur dans la crise des Grands Lacs". Il a ensuite notifie aux Nations Unies et a l'OUA la decision bdu Zaire de recuser le president Nyerere comme mediateur, ont fait savoir les journaux a Kinshasa. - L'annonce de la chute de Kongolo et d'autes villes du Shaba, et les rumeurs persistantes sur la chute imminente de Kisangani ont apparemment pousse le premier ministre Kengo a convoquer le 12 une conference de presse au cours de laquelle il a assure que la ville de Kisangani "ne tombera pas". De son cote, le ministre de la defense peignait de la situation au Shaba un tableau plutot contraste avec les informations de la presse: d'apres lui, les rebelles qui tentaient de se rendre a Moliro auraient ete stoppes net a Pweto. Le bilan aurait ete de 11 tues dans les rangs rebelles et 8 prisonniers "dont une femme". Le ministre de la defense a meme tenu a declarer que contrairement aux depeches de la presse a Kinshasa, les villes de Manono, Kabalo et Kongolo etaient toujours sous controle du gouvernement. Le 14, le ministre Mende etait encore plus rassurant en affirmant a la radio "Africa no 1"que Kisangani ne tombera "jamais". Le lendemain, le quotidien "La Reference Plus" publiait la nouvelle: Kisangani etait tombe!

 

2/ Politique:

 

- Une "Concertation des originaires des regions occupees" regroupant des personnalites politiques et mandataires d'entreprises publiques originaires des regions du Nord et Sud-Kivu, Haut-Zaire, Maniema et Shaba s'est reunie a l'hotel Intercontinental de Kinshasa du 12 au 15 mars. Elle etait presidee par Nendaka Bika (Haut-Zaire), une figure de premier plan dans le regime Mobutu de la IIeme Republique, chef de la "Surete nationale" (police politique) pendant les premieres annees de l'independance et plusieurs fois membre du Bureau politique et du Comite central du MPR avant 1990. Une declaration finale a ete publiee d'apres laquelle le gouvernement devait demissionner, et invitant les membres du gouvernement originaires des regions de l'est a "tirer les consequences de cette option politique". Il ne semble pas que les ministres concernes aient obei a cette "option plitique". - Le Prof. Loka ne Kongo, dirigeant du parti Democratie Chretienne Federaliste /originelle (pro-Tshisekedi) a declare que devant l'avancee de Kabila, "le seul conseil a donner presentement au Marechal Mobutu et a tous ses partisans actuellement au pouvoir est de les aider a se retirer du pouvoir dans la dignite", avant de noter que "dans sa demarche Laurent Kabila aura compris qu'il faut mepriser les tentacules suceuses pour viser la tete afin de terrasser le monstre".

- Le Secretaire general de l'UDPS, Dr Adrien Phongo a tenu une conference de presse le 14 au sujet des rumeurs sur un coup d'Etat eventuel. Il a declare que son parti est legaliste et "demande aux officiers superieurs d'abandonner ce projet au cas ou il existerait, car un coup d'Etat ne ferait qu'agraver la crise que connait notre pays et compliquerait les efforts visant la recherche

d'une solution pacifique".

- Le Prof. Kalele Matthieu et les autres militants de l'UDPS arretes le 17 mars au cours d'une manifestation organisee par ce parti (voir l'edition precedente de ce bulletin) et detenus a la Garde civile, ont ete transferes le 13 au cachot du Parquet de Kinshasa/Gombe ou ils n'ont pas pu etre entendus par un magistrat et n'avaient apparemment aucun document legal de detention. Le 14, plusieurs personnalites de l'opposition tshisekediste, dont Theophile Mbemba, Nyembo ya Lumbu, Honorine Nabunyi, Christian Badibangi, Firmin Kama, Yowane, tous anciens ministres dans le gouvernement Tshisekedi, ont investi le Parquet de la Cour d'Appel de Kinshasa ou ils ont exige la liberation des prisonniers politiques et se sont constitues prisonniers en signe de solidarite. Le procureur a decerne un mandat aux prisonniers qui ont ete ainsi transferes a la prison de Makala.

- Le parti Union Patriotique pour la Nation (pro-Mobutu) a annonce la creation d'un "Conseil national de resistance" ayant pour objectif de "livrer la guerre a la guerre". Ce parti a demende a la population de "declencher des actions sur terrain contre l'imperialisme americain", et a remercie la France et la Belgique pour leur soutien au Zaire. Enfin il a demande qu'un avion cargo Burundais qui avait atteri a l'aeroport de Kinshasa/Ndjili le 14 mars ainsi qu'un navire burundais qui mouillait dans le lac Tanganyika soient "pris en otage par le gouvernement zairois".

- Deja le 12 mars, des membres d'un "Groupe des Jeunes Nationalistes Convaincus" affilie au MPR avaient exprime le meme sentiment anti-americain en brulant le drapeau americain au cours d'une manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis a Kinshasa, et en scandant des slogans condamnant "l'implication des Etats-Unis dans la guerre qui sevit a l'est du Zaire". La manifestation s'est deroulee sans incident alors que celle organisee une semaine auparavant par l'UDPS avait ete empechee par la police qui a procede a l'arrestation des manifestants, ont note les commentateurs.

 

3/ "Partage du pouvoir"

 

- le 11 mars, la "Commission des 66" (voir edition precedente) instituee par le HCR-PT a depose son rapport contenant les noms de 42 candidats P-DG ("president-delegue general", titre du plus haut responsable d'une entreprise publique) et 42 candidats DGA ( "delegue general adjoint"). Les noms n'ont pas ete donnes par la presse. On a neanmoins appris que les listes etaient transmises des le lendemain au president de la Republique pour publication, et que M. Boboliko, un des deux co-presidents cote opposition du HCR-PT n'avait pas co-signe la lettre de transmission signee par le seul M. Anzuluni, le co-president cote FPC.

 

4/ Droits de l'homme

- le 12 mars, Mgr Faustin Ngabu, Eveque de Goma et president de la Conference episcopale du Zaire, a rejete comme "fantaisistes" les rapports faisant etat des massacres commis par les forces rebelles sur les populations Hutu a l'est du Zaire. Mgr Ngabu a du regulierement faire face aux accusations faisant etat de son parti pris trop manifeste pour les Tutsi.

- le 11 mars, Balthazar Regena Mucyo,president du Parti des nationalistes pour le developpement integral" (PANADI) a accuse " les armees rwandaise et burundaise et les rebelles de Laurent Kabila dont les Ngilima et les May-May de proceder au genocide des Hutu zairois dans le Nord et le Sud-Kivu". Il a chiffre a "plusieurs centaines de milliers" les Hutu deja massacres. Balthazar Regena est lui-meme Hutu.

- Le representant a Kinshasa du Haut Commissaire aux droits de l'homme, M. Scott Campbell, a annonce au cours d'une conference de presse le 14 mars l'arrivee prochaine de l'expert chilien Roberto Garreton charge par les Nations Unies d'enqueter sur la realite des massacres rapportes par de nombreuses organisations des droits de l'homme dont Amnesty International et l'Azadho.

 

5/ L'AFDL organisee a Kinshasa?

 

- Le fantome de Kabila a continue a etre vu a Kinshasa. Apres des rumeurs sur la presence des "hommes de Kabila" en provenance du Bas-Zaire (voir edition precedente), on a appris cette semaine que des tracts probablement jetes par l'AFDL a Matadi, capitale du Bas-Zaire, demandaient aux troupes des FAZ de quitter calmement la ville afin de lui eviter un bain de sang. L'information a cree une telle panique a Matadi et dans toute la region que des parlementaires Ba-konko (l'ethnie de la region) ont du lancer des appels au calme et dementir la nouvelle.

- Ensuite la "Reference Plus" du 13 mars a publie un curieux document qui aurait ete depose a sa redaction et qui etait cense contenir le "Programme minimum de l'AFDL". Le document etait signe par un certain Binkewa-Ku Matembo Alexis qui se presentait comme "Lieutenant-colonel" agissant "pour le compte de la direction militaire de l'AFDL a Kinshasa", et par "Edmond K.K.L., president de la coordination des cellules AFDL/Kinshasa". On pouvait y lire que "l'AFDL preconise la passation du pouvoir en vue d'organiser les elections libres et democratiques." Ensuite suivait la denonciation d'une longue liste des maux qui rongent le Zaire dans tous les domaines. Apres quoi venait ce qui etait cense etre le projet de changement de l'AFDL, resume en deux phases: phase "de la redemocratisation" et phase de "la reconstruction et du developpement". Le document poursuivait sur des generalites dans les domaines politique, economique, social, culturel, notamment sur la croyance au parlementarisme, mais avec un "president de la Republique elu au suffrage universel"(!), la necessite d'"operer une reforme de la Banque centrale et des institutions connexes", et d'"amorcer la reconstruction nationale en se fondant sur le concept d'Etat-finance"(!), etc. Personne n'etait en mesure d'authentifier ce document.

 

6/ Et la CNE reparle des elections...

 

Une conference de presse tenue le 9 mars par Yoka Lye Mudaba, son Secretaire-rapporteur, a ete l'occasion pour la Commission Nationale des Elections (CNE) de se rappeler au bon souvenir du public dont l'attention est focalisee sur la guerre a l'est. M. Yoka a d'abord presente les quatre difficultes suivantes a l'organisation des operations electorales:

- les suspicions sur la neutralite de la CNE;

- les problemes budgetaires;

- les decisions de la classe politique;

- la guerre a l'est.

Il a neanmoins tenu a exprimer son optimisme en indiquant que le "pragmatisme" devrait pouvoir faciliter l'organisation des elections avant la fin de l'annee. "Soyons pragmatiques pour organiser ensemble les elections d'ici le 31 decembre 1997 malgre la guerre", a-t-il lance a l'intention des acteurs politiques, ainsi, "le pays pourra deboucher sur un ordre nouveau, celui dont le pouvoir emane des urnes et non des coups d'Etat."
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